Viande rouge, charcuterie et risque de cancer : et si c'était une question de dosage ?

La charcuterie serait cancérigène et la viande rouge (bœuf, veau, porc, agneau, mouton, cheval et chèvre) le serait probablement aussi, d’après une étude de l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Mais il faut raison garder…

On le savait déjà pour la pollution, le tabac et l’alcool, l’Oms le confirme dans une étude, relayée par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), l’organisme de l’Oms basé à Lyon : « La consommation excessive de charcuterie mais aussi probablement celle de viande rouge augmentent les risques de cancer du côlon. »  Elle serait même, selon le Circ, responsable de 34 000 décès par cancer par an dans le monde. Un chiffre à mettre en rapport avec ceux du tabac qui ferait 1 million de victimes et l’alcool, 600 000 dans le monde…

Une question de dosage

Certes, les Français mangent moins de viande depuis une vingtaine d’années. Mais d’après l’Agence nationale de sécurité sanitaire ils consomment en moyenne 370 g de viande rouge par semaine (pour les adultes), soit 53 g par jour, et 270 g de charcuterie, soit 38 g par jour, (chiffres 2007). Et un Français sur quatre mangerait plus de 50 g de charcuterie par jour. Le Circ précise que plus on en mange, plus on s’expose.

« Pour un individu, le risque de développer un cancer colo-rectal à cause de sa consommation de charcuterie reste faible, mais ce risque grandit avec la quantité de viande consommée. »

Les recommandations de santé publique en matière nutritionnelles, de l’Agence nationale de sécurité sanitaires, sont de ne pas dépasser les 500 g par semaine par portion de 70 à 100 g maximum, donc de réduire un peu notre consommation. Elle précise également de suivre un régime équilibré, de varier les sources de protéines animales (œufs, viandes, poissons) et les types de viandes. L’Agence rappelle que les cancers sont des maladies complexes, et que les risques liés à la consommation d’un aliment précis doivent être mis en balance avec les bénéfices qu’ils peuvent apporter, notamment sur le plan nutritionnel. Manger varié avec plus de fruits et légumes et pratiquer de l’exercice physique complètent les recommandations.

Mais rappelons-nous que le plaisir de manger est normal, naturel et nécessaire. Et, à trop écouter les messages sur notre alimentation qui mettent systématiquement en avant la peur (du cancer, de grossir…), on finirait par l’oublier !