En vente libre sur Internet ou chez certains buralistes, cette poudre énergisante à sniffer inquiète le gouvernement. Frédéric Valletoux, le ministre délégué en charge de la Santé, a déclaré vouloir l’interdire.
Le site internet de Sniffy annonce des délais de livraison supplémentaires. Depuis quelques jours, cette nouvelle substance énergisante qui s’inhale par le nez fait beaucoup parler d’elle. Interdite au moins de 18 ans, mais en vente libre sur Internet et dans certains bureaux de tabac, elle est dans le viseur du gouvernement.
Les codes de la cocaïne
« Une poudre blanche qu’on inhale par le nez ? Pas d’amalgame, Sniffy est légale », rassure le site internet. Imaginée par deux jeunes entrepreneurs marseillais, Sniffy reprend pourtant tous les codes de la cocaïne. Elle se vend près de 15 euros le gramme dans une fiole minuscule, paille comprise, et se décline en cinq saveurs. Cette poudre a pour vocation de « booster instantanément l’énergie » du consommateur pendant 20 à 30 minutes. Le site vante ses mérites pour pratiquer une activité sportive, se concentrer ou encore faire la fête.
« Des préoccupations quant à la santé des muqueuses nasales »
Malgré ces ressemblances troublantes avec le psychotrope, les créateurs de Sniffy cherchent à rassurer. D’après le site, cette poudre serait composée à 90 % de produits naturels parmi lesquels l’arginine, la caféine et la taurine. Mais quelques lignes plus bas figurent plusieurs mises en garde. « Dès lors que tu respectes la dose quotidienne recommandée (de 2 grammes) et que tu ne la dépasses pas, tout ira bien. » Un peu plus loin, le texte évoque des « préoccupations quant à la santé des muqueuses nasales ».
« Il faut l’interdire dès que l’on peut »
Interrogé à ce propos sur France Info, le ministre délégué chargé de la Santé, Frédéric Valletoux, a exprimé sa colère. « C’est rageant de voir ce genre de produits proposés à la jeunesse. Il faut l’interdire dès que l’on peut », a-t-il estimé avant d’évoquer une suspension de vente dès ce week-end.
Tutoiement sur le site internet, saveurs attrayantes et marketing flashy : cette nouvelle invention n’est pas sans rappeler les puffs. Ces vapoteuses jetables aux goûts exotiques sont très prisées par les jeunes. Un projet de loi pour les interdire est actuellement en discussion au Parlement et devrait entrer en vigueur à la rentrée 2024.