Médecine d’urgence à l’Espace santé

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Durant la crise sanitaire, la structure roannaise a mis à la disposition des professionnels de santé ses locaux neufs pour créer un centre Covid-19.

Dans la lutte contre le coronavirus, l’Espace santé de Roanne a su se montrer particulièrement réactif. Créé il y a deux ans par Santé Mut Roanne, avec l’aide de la Caisse des dépôts et consignations et de l’Union des mutuelles de France Loire, cette entité abrite quarante professionnels de santé. Le succès de sa formule collaborative l’a vite conduite à s’agrandir en aménageant, dans ­l’immeuble voisin, cinq nouveaux cabinets, livrés début 2020.

« Face à la crise sanitaire que traverse le pays, nous avons proposé de mettre ces locaux à la disposition des professionnels de santé », explique Didier Marchand, président de Santé Mut Roanne. Après avoir sollicité les autorités sanitaires, dont l’Ars et ­l’hôpital de Roanne, des propositions ont été faites à l’Arpum (Association roannaise pour l’urgence médicale). Ces locaux, à 800 mètres du centre hospitalier, se sont révélés à ses yeux une bonne solution pour héberger un centre dédié au Covid-19. C’est la clinique du Renaison de Roanne qui a prêté le matériel.

Soutenir le personnel de santé

Dirigés vers ce centre par leur médecin traitant ou après avoir appelé le 15, les patients admis présentent les symptômes d’une possible contamination par le coronavirus, et restent dans l’attente du résultat des tests pour une éventuelle hospitalisation. « Ce lieu dédié à la médecine d’urgence permet d’éviter les mélanges de cas suspects avec d’autres malades dans les salles d’attente des cabinets médicaux, souligne Didier Marchand. A son modeste niveau, Santé Mut Roanne a joué un rôle de soutien aux professions de santé. Tout le monde s’est investi et cela fonctionne. » La mutuelle a également utilisé ses relations avec les comités d’entreprise locaux pour récupérer des matériels à usage unique : masques, lunettes, gants, surblouses et blouses.

Pour sa part, l’Espace santé a fonctionné « en mode dégradé ». Adapté aux souhaits des professionnels, un parcours fléché, évitant aux patients de se croiser, a été instauré. Quant aux activités mutualistes, elles ont privilégié le télétravail. Le centre ­dentaire s’est limité aux urgences et le centre optique a fermé, tout comme la mutuelle qui a assuré toutefois le suivi des demandes.

« Après cette crise, il sera l’heure de se poser les vraies questions. On voit aujourd’hui les conséquences du manque de moyens que nous dénoncions dans la politique de santé. Il faut que cela serve de leçon et en tirer les enseignements », conclut Didier Marchand.  

Jean-François Vaizand