Les nouveaux grands-parents

L’heure n’est plus au sacrifice et beaucoup réclament le droit de choisir d’occuper leur place de grand-parent comme ils l’entendent. © 123RF

Adieu l’image d’Epinal de la « mamie confiture », douce et disponible, et du papi patriarche un peu sévère. Surbookés, connectés, dynamiques, les grands-parents d’aujourd’hui sont pour la plupart en forme et ouverts sur la société. Ils demeurent toutefois présents dans la vie de leurs enfants.

Nés pendant les Trente Glorieuses, entre 1945 et 1960, les grands-parents nouvelle génération ont une espérance de vie plus longue : elle est de 84 ans pour les femmes et de 77 ans pour les hommes, selon l’Insee. En moyenne, les femmes deviennent grand-mère à 54 ans et les nouveaux grands-pères ont 56 ans.

Je veux profiter de ma retraite pour enfin réaliser tout ce que je n’ai pas pu faire avant.

Nicole, grand-mère retraitée

Ils sont, en général, en bonne santé intellectuelle et physique, et de plus en plus connectés à la société dans laquelle ils vivent. Désormais, ils n’hésitent plus à évoquer leur désir de vivre pour eux-mêmes. « J’adore mes petits-enfants mais j’aime aussi mon indépendance. Je ne leur suis pas totalement dévouée. Je veux profiter de ma retraite pour enfin réaliser tout ce que je n’ai pas pu faire avant », confie Nicole, 70 ans.

« Le droit de ne pas être des grands-parents ultra-investis »

L’heure n’est plus au sacrifice et beaucoup réclament le droit de choisir d’occuper leur place de grand-parent comme ils l’entendent. De nos jours, la retraite n’est plus pleinement tournée vers la famille.

« Cette revendication est nouvelle. Notre époque commence juste à accorder aux seniors le droit de ne pas être des grands-parents ultra-investis, sans les qualifier d’égoïstes et d’individualistes, souligne Serge Guérin, sociologue, spécialiste des sujets liés au vieillissement de la société. En tout cas, cette question se posera de plus en plus ouvertement. »

Les grands-parents d’aujourd’hui présentent mille visages différents et leur rôle est moins évident qu’autrefois. « Il s’agit pour eux de trouver leur juste place, ni trop proches ni trop distants, ce qui est plus complexe actuellement », note Marine Manard, neuropsychologue.

« Il y a des personnes qui attendent beaucoup de leurs parents, d’autres moins. Certains seniors ne veulent pas trop s’impliquer parce qu’ils sont très actifs et n’ont pas envie de se transformer en nounou à temps plein. Je leur conseille d’expliquer clairement leur position. »

Des piliers de la famille

Malgré ces changements de mentalité, les grands-parents continuent à occuper une place primordiale au sein de la famille. Il y a ceux qui ancrent les petits-enfants dans la lignée familiale, en transmettant leurs valeurs, ou ceux qui leur offrent un havre ressourçant.

D’autres sont très présents pour aider leurs enfants à assumer leur vie professionnelle. « Ils sont un plan B très fiable, confie Nicolas, papa de deux bambins, quand les enfants tombent malades ou pendant les vacances scolaires. »

Au total, 15 millions de grands-parents français effectueraient environ 16,9 millions d’heures de garde par semaine auprès des petits, selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) de 2018. Et environ deux tiers des enfants âgés de moins de 6 ans sont gardés occasionnellement par leurs grands-parents.

Soutien d’ordre financier

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