Les lycéens consomment moins d’alcool et de tabac

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L’enquête internationale Espad (1) confirme un recul sensible de l’usage d’alcool et de tabac chez les lycéens depuis 2011, surtout parmi les élèves les plus jeunes. Toutefois, les résultats font apparaître que les lycéens accèdent encore trop facilement au cannabis et aux drogues illicites.

En 2015, plus d’un adolescent de 16 ans sur deux (55 %) déclare avoir déjà fumé du tabac au moins une fois au cours de sa vie, sans différence entre les filles et les garçons. L’usage récent (au moins une fois au cours des 30 derniers jours) concerne 26 % des adolescents, avec une prédominance féminine (28 % contre 24 %). Après une baisse continue entre 1999 et 2007, puis un regain en 2011, les consommations sont de nouveau fortement orientées à la baisse avec des niveaux désormais inférieurs à ceux observés en 2007. La répartition des pays européens en termes d’usage de tabac ne présente pas de cohérence géographique particulière. Toutefois, les niveaux d’usage de tabac les moins élevés se concentrent plutôt dans les pays nordiques tandis que de nombreux pays de l’Est présentent des prévalences élevées. L’usage récent des jeunes Français se révèle supérieur à la moyenne européenne (26 % contre 22 %) situant les jeunes de l’Hexagone à la 11e position (sur 35 pays). Les adolescents « les plus fumeurs » sont italiens, bulgares ou croates, avec respectivement 37 %, 33 % et 33 % d’usagers récents. A l’inverse, les Moldaves, les Norvégiens et les Islandais sont les moins consommateurs de cigarettes en Europe  

Moins d’alcool

En France, 84 % des adolescents âgés de 16 ans déclarent, en 2015, avoir déjà consommé de l’alcool au cours de leur vie, sans différence entre les filles et les garçons. La proportion de jeunes usagers récents (l’ayant fait au cours des 30 derniers jours précédant l’enquête) s’élève à 53 % . Les garçons sont un peu plus nombreux que les filles à déclarer un tel usage (56 % contre 51 %). Après une hausse importante entre 2003 et 2011, la tendance s’infléchit nettement en 2015. La prévalence est passée de 67 % à 53 % sur la dernière période, soit une baisse relative de 21 % de l’usage récent de boissons alcoolisées, cette évolution étant autant portée par les filles que les garçons. En outre, les spiritueux (alcools forts) apparaissent plus cités que la bière et le vin parmi les alcools consommés durant la dernière occasion (48 % contre respectivement 44 % et 8 %). A l’instar du tabagisme, les pays d’Europe du Nord présentent des usages récents de boissons alcoolisées généralement inférieurs à la moyenne européenne, à l’exception notable du Danemark dont le niveau s’avère le plus haut en Europe. Ce dernier forme avec la Grèce, Chypre et la République tchèque un quatuor de pays dont les niveaux de consommations de boissons alcoolisées sont les plus élevés en Europe. Dans cet ensemble les jeunes Français se situent au 15e rang, légèrement au-dessus de la moyenne européenne (47 %). Par ailleurs, l’usage d’alcool s’avère le plus souvent masculin, la France ne dérogeant pas à la règle.

17 % de fumeurs de cannabis

En 2015, près d’un élève sur trois (32 %) âgé de 16 ans déclare avoir déjà fumé du cannabis au moins une fois au cours de la vie, les filles l’ayant fait moins souvent que les garçons (29 % vs 34 %). L’usage récent (au moins une fois au cours des 30 derniers jours) concerne 17 % des adolescents avec une légère prédominance masculine (19 % contre 16 %) ). Entre 2007 et 2011, les usages déclarés de cannabis au cours du mois (chez les filles comme chez les garçons) ont fortement diminué, passant respectivement de 24 % à 17 %. Après une baisse conséquente en 2007, et une hausse équivalente en 2011, les jeunes garçons retrouvent un niveau équivalent à celui de 2007, contrairement aux jeunes filles pour lesquelles le niveau est en 2015 significativement supérieur à celui de 2007.  Les niveaux d’usages de cannabis opposent aujourd’hui schématiquement l’Europe du Nord peu consommatrice à l’Europe de l’Est et du Sud. La France devance nettement les autres pays d’Europe, avec une prévalence de 17 %, alors que la moyenne européenne est de 7 %. 

(1)  L’enquête internationale Espad (European School Survey Project on Alcohol and other Drugs), initiée en 1995, permet de comparer les usages de substances psychoactives des adolescents de 15-16 ans scolarisés dans 35 pays européens, dont la France.