Les pouvoirs insoupçonnés de notre ventre

Microbiote intestinal, flore intestinale 123RF ©
Microbiote intestinal, flore intestinale 123RF ©

Contenant plus de 200 millions de neurones et plus de 1 000 espèces de bactéries, notre ventre constitue un système nerveux à part entière : le système nerveux entérique et constitue un terrain de recherches.

 

 

Notre ventre n’est pas uniquement une machine à digérer. Contenant de plus 200 millions de neurones et plus de 1 000 espèces de bactéries, il constitue un système nerveux à part entière (le système nerveux entérique).

Nouveauté : les chercheurs viennent de découvrir qu’il produisait 95 % de la sérotonine, un neurotransmetteur qui participe à la gestion de nos émotions et de notre humeur. On savait que le cerveau avait une influence sur le ventre, on sait maintenant que notre ventre et les milliards de bactéries qui composent le microbiote, peut influencer nos émotions. Il existe donc un vrai dialogue entre ventre et cerveau.

Un terrain de recherches

Mais ce n’est pas tout ! « On réfléchit au fait que certaines maladies qui n’étaient pas vues comme étant des maladies intestinales pourraient, en partie, prendre leur source depuis l’intestin, explique dans son livre Francisca Joly Gomez, gastro-entérologue à l’hôpital Beaujon de Clichy (Hauts-de-Seine). On pourrait alors utiliser des traitements intestinaux pour soigner d’autres maladies. »

Des chercheurs de l’hôpital de Nantes, qui travaillent sur la maladie de Parkinson, ont montré que ce trouble neurodégénératif engendre les mêmes lésions sur les neurones de l’intestin que sur ceux du cerveau. Il serait donc possible de diagnostiquer la maladie avec une biopsie intestinale, bien moins risquée que celle du cerveau.
Les chercheurs voudraient tester cette approche pour d’autres maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer.

Qu’est-ce que le microbiote intestinal ?

Le microbiote ou « flore intestinale » contient 100 000 milliards de bactéries qui influencent notre quotidien. Certaines vont dégrader
les fibres ou participer à la fermentation. D’autres protègent contre les bactéries pathogènes, d’autres encore stimulent le renouvellement
de la paroi intestinale ou nos systèmes de défense naturelle. Le microbiote pèse entre 1,5 et 2 kilos. Il est différent pour chacun de nous. Le rôle de la mère dans la constitution du microbiote intestinal est important. On retrouve des souches d’origine maternelle chez le nouveau-né, qui proviennent du microbiote intestinal et vaginal de la mère. Il se stabilise vers trois ans et se régénère rapidement. Plus on a une alimentation diversifiée et plus on a de chance d’avoir une flore diversifiée.

A Lire

L’Intestin, notre deuxième cerveau, du Pr Francisca Joly Gomez, éd. Marabout, 7,50 €.
Le Charme discret de l’intestin, tout sur un organe mal aimé, Giulia Enders, éd. Actes Sud, 21,80 €.