
Depuis 2020, le « Dry January » ou « Défi de janvier » propose aux volontaires de faire une pause d’un mois dans leur consommation d’alcool. Une enquête a démontré que cet événement atteint sa cible, et ce malgré l’absence de soutien des pouvoirs publics français.
L’étude Janover, menée à Bron par une équipe de chercheurs du Centre hospitalier Le Vinatier lors de l’opération « Dry January » de 2024, vient de livrer ses résultats : une participation en hausse surtout chez les jeunes et des abstinents plus conscients de l’impact négatif de leur consommation sur leur quotidien.

Pas de soutien des pouvoirs publics
Le « Dry January », lancé en Grande-Bretagne en 2013 par l’association Alcohol Change UK, se déroule en France depuis janvier 2020. Cette opération vise à inciter la population à s’interroger sur son rapport à l’alcool. Elle est pilotée par des associations comme la Société française d’alcoologie et la Fédération française d’addictologie, et ne bénéficie d’aucun soutien officiel du gouvernement, trop proche des lobbys de l’alcool d’après les professionnels de l’addictologie.
Pourtant, les organismes officiels, comme Santé publique France, pointent depuis longtemps les méfaits de la consommation d’alcool sur la santé. Quant au nouveau ministre de la Santé, Yannick Neuder, il a lui-même révélé qu’il participait à titre personnel au « Défi de janvier » mais a soutenu les viticulteurs, lors d’un débat dans l’Hémicycle sur les taxes sur l’alcool, en octobre 2024.
De plus en plus d’adeptes
L’étude Janover, menée en janvier 2024 auprès de 5 000 adultes, vient de révéler que cet événement est de plus en plus connu et suivi, surtout par les personnes ayant une consommation problématique. « Ces premiers chiffres soulignent la popularité du “Dry January – Défi de Janvier” dans la population et son rôle dans la promotion d’habitudes de consommation d’alcool plus maîtrisées », se félicite la Fédération Addiction. En tout, quelque 4,5 millions de personnes auraient participé au « Dry January » 2024.
Défi gagné auprès des jeunes
Les données de l’étude Janover montrent que la participation au « Défi de janvier » est plus élevée chez les jeunes adultes (18-34 ans) : 29 % des jeunes ont pris part à l’édition 2024, un taux bien plus élevé que chez les 35-54 ans (20 %) et les plus de 55 ans (15 %). Ces chiffres témoignent d’une prise de conscience accrue des jeunes sur les bénéfices concrets de ne pas consommer d’alcool : sommeil amélioré, regain d’énergie, meilleure concentration, et des économies non négligeables. Les retours des éditions précédentes indiquent que ces effets bénéfiques se prolongent bien au-delà de janvier, avec des habitudes de consommation plus maîtrisées.
Rappelons que la consommation d’alcool augmente indéniablement les risques pour notre santé et est responsable d’environ 41 000 décès en France. L’alcool reste la deuxième cause de mortalité évitable après le tabac et est à l’origine de 7 % du nombre total de décès de personnes âgées de plus de 15 ans.
Rappel : selon Santé publique France, on peut consommer deux verres par jour et pas tous les jours, et dix maximum par semaine. Pour les femmes enceintes, en revanche, c’est zéro alcool pendant la grossesse.
L’étude Janover a été menée par l’hôpital Le Vinatier – Psychiatrie universitaire Lyon Métropole et ses partenaires avec le soutien de l’Institut national du cancer et les partenaires suivants : l’association Addictions France, la Fédération Addiction, le Groupe de recherche sur l’alcool et les pharmacodépendances (université de Picardie), Research on Healthcare Performance (Hospices civils de Lyon), le service universitaire d’addictologie de Lyon, Université Claude-Bernard Lyon 1.