
L’Assurance maladie souhaite accélérer le recours aux médicaments biosimilaires. Introduits en France il y a une dizaine d’années, ces « presque génériques » 30 % moins chers que les médicaments biologiques de référence peinent à s’imposer. On fait le point.
Les médicaments biosimilaires sont des médicaments biologiques, c’est-à-dire fabriqués par une cellule ou un organisme vivant (vaccin, insuline…), tombés dans le domaine public. L’avantage est qu’ils sont en moyenne, 30 % moins chers.
Faire des économies
L’usage des biosimilaires n’est encore pas très courant en France. Aussi, la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam) souhaite généraliser son recours. Dans son dernier rapport, elle vise un taux de pénétration de 80 % en 2025 pour ces traitements.
Comme pour les génériques, l’objectif est de faire des économies, car ces médicaments sont généralement très onéreux. Mais aussi de stimuler la concurrence et d’induire une baisse des prix des médicaments biologiques.
Un meilleur accès aux soins
La mise à disposition des biosimilaires pourrait également faciliter l’accès aux soins. Une des solutions pour limiter les tensions d’approvisionnement et prévenir les ruptures de stocks et/ou les accidents de production. L’accès aux traitements pour les patients en serait garanti, assure la Cnam.
Pas assez de prescription en médecine de ville
Si l’hôpital atteint un taux de prescription très honorable pour les médicaments biosimilaires, la médecine de ville est à la traîne, malgré des incitations récentes de la Sécu. Le taux moyen de substitution en médecine générale stagnait à 15 % en 2021.
Champ d’action élargi pour les pharmaciens
Quant aux pharmaciens, ils sont autorisés à substituer uniquement deux molécules, filgrastim et pegfilgrastim, depuis avril 2022. Des traitements utilisés pour stimuler la production de globules blancs après certaines chimiothérapies.
Pour ces deux produits, respectivement sept et neuf biosimilaires peuvent être délivrés en remplacement des médicaments de référence. Toutefois, d’ici à 2025, ils pourront élargir leur champ d’action.
« Tiers payant contre biosimilaires »
« La substitution en ophtalmologie – Lucentis et Eylea –, en rhumatologie, en gastro-entérologie et dermatologie est particulièrement attendue », précise la Cnam. Cette dernière propose la création d’un dispositif de « tiers payant contre biosimilaires », comme pour les génériques. En 2012, cette mesure avait permis d’augmenter la pénétration de ces médicaments de 11 points en seulement un an.
Consultez la liste des médicaments biosimilaires.
Médicament biologique et biosimilaire : quelles différences ?
Le médicament biologique
D’après l’Agence du médicament, c’est un médicament fabriqué à partir d’une cellule, d’un organisme vivant (cellules, bactéries, levures…) ou dérivé de ceux-ci comme certains vaccins, l’insuline…
Les médicaments biologiques sont utilisés dans le traitement de nombreuses pathologies telles que le diabète, les cancers, les maladies auto-immunes (sclérose en plaques, polyarthrite rhumatoïde, maladie de Crohn, rectocolite hémorragique, etc.).
En février 2022, 67 médicaments biosimilaires étaient autorisés dans l’Union européenne.
Le biosimilaire
C’est un médicament biologique dont le brevet est tombé dans le domaine public et qui peut être copié. Il peut être délivré en remplacement d’un médicament biologique de référence (substitué). Son efficacité et ses effets indésirables sont équivalents à ceux de son médicament biologique de référence.
Un biosimilaire est-il un générique ?
Non. Car le procédé de production est différent ainsi que les procédures d’autorisation de mise sur le marché. Ces produits fabriqués à partir du vivant sont extrêmement contrôlés, pour garantir une similarité entre le médicament biologique et le biosimilaire.