« Gaz hilarant » : hausse des cas d’intoxication

En hausse depuis 2020, le protoxyde d’azote est très en vogue chez les adolescents et jeunes adultes et même chez les femmes enceintes.
En hausse depuis 2020, le protoxyde d’azote est très en vogue chez les adolescents et jeunes adultes. © 123RF

Les intoxications au protoxyde d’azote sont en nette augmentation en France, d’après les chiffres des autorités sanitaires qui alertent sur la dangerosité de ce « gaz hilarant » utilisé à des fins récréatives chez les jeunes.

Le protoxyde d’azote ou « gaz hilarant » ou encore « proto » contenu dans des cartouches a la cote chez les jeunes adultes. Dans un communiqué de presse du 16 avril 2025, l’Anses rapporte que depuis 2020, les signalements d’intoxications liées à l’usage détourné du protoxyde d’azote augmentent de manière continue. Le produit, très peu cher est aujourd’hui détourné. Il consiste à inhaler le gaz par le biais d’un ballon, après avoir « cracké » la cartouche pour l’ouvrir. L’effet est immédiat, fugace et euphorisant.

Des effets nocifs sur la santé

Le produit, bon marché, est consommé par certains adolescents et jeunes adultes. Ils recherchent l’effet rapide, euphorisant et les distorsions sensorielles ressenties avec ce produit. Ce type d’usage s’est amplifié, ainsi que le nombre et la gravité des complications observées.

La consommation associée à d’autres produits (alcool, drogues) majore les risques.

Mildeca

Les autorités sanitaires alertent sur l’utilisation de ce gaz qui est très nocif, pouvant causer des effets graves comme une asphyxie par manque d’oxygène, des brûlures par le froid du gaz, des vertiges, une perte de connaissance…

« En cas de consommations répétées et à intervalles rapprochés et/ou à fortes doses, de sévères troubles neurologiques, hématologiques, psychiatriques ou cardiaques peuvent survenir. La consommation associée à d’autres produits (alcool, drogues) majore les risques », avertit la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca).

Les nouveau-nés touchés

En hausse depuis 2020, le protoxyde d’azote est très en vogue chez les adolescents et jeunes adultes. Pour la première fois, on note des conséquences sur le nouveau-né à cause d’une consommation pendant la grossesse. L’Anses insiste : « Nous alertons particulièrement les femmes enceintes et en âge de procréer sur les risques potentiellement graves pour l’enfant à naitre d’une exposition importante au protoxyde d’azote pendant la grossesse. »

Interdit aux mineurs 

Devant l’ampleur du phénomène, les parlementaires étudient des mesures pour réduire l’utilisation de ce gaz, dont la vente est déjà interdite aux mineurs.

Les sénateurs ont voté en mars la pénalisation de l’usage détourné de protoxyde d’azote. Mais n’ont pas interdit la vente aux particuliers comme l’avaient préconisé les députés. A suivre…

Le protoxyde d’azote (molécule : N2O) est en vente libre et utilisé notamment dans les siphons pour faire de la crème fouettée, par exemple. En médecine, il sert d’analgésique. Aujourd’hui, il est très prisé chez les jeunes qui en ont détourné son usage pour son effet euphorisant.