Fausse couche : et si on en parlait ?

Fausse couche, sujet tabou 123RF©
Fausse couche, sujet tabou 123RF©

La fausse-couche est encore un sujet tabou. Pourtant, une femme sur dix dans le monde, est concernée, d’après un rapport du journal The Lancet.

« Pendant trop longtemps, le fait de faire une fausse couche a été minimisé et, souvent, pas pris au sérieux (…) Il n’est plus temps de se contenter de dire aux femmes « Essayez encore » », peut-on lire en exergue, dans la revue médicale The Lancet. Les femmes doivent être rapidement prises en charge, notamment sur le plan psychologique.

Les chiffres

Une fausse couche est médicalement le fait de perdre sa grossesse intra-utérine avant le stade de viabilité du fœtus, autour de 20 à 28 semaines d’aménorrhée selon les pays. 23 millions de fausses couches se produisent chaque année dans le monde, soit environ 15% du total des grossesses. Cela représente environ « 44 grossesses perdues chaque minute », selon le rapport. Les fausses couches récurrentes sont nettement moins fréquentes : 1,9% des femmes en ont fait deux et 0,7% en ont fait trois.

20 000 fausses couches chaque année, en France, soit 10 à 15 % des grossesses.

Haute autorité de santé

Les causes

Dans certains cas, des anomalies chromosomiques chez le fœtus sont en cause, ou encore l’âge de la mère et, dans une moindre mesure, du père (surtout au-dessus de 40 ans). On note aussi des antécédents de fausse couche, un indice de masse corporelle très bas ou très élevé, l’alcool, le tabac, le stress, le travail de nuit ou l’exposition aux pesticides. Par ailleurs, le risque est plus élevé chez les femmes noires.

Besoin d’une prise en charge

Manque d’empathie, de compréhension, d’informations, de suivi, et même de soins, les femmes qui viennent de faire une fausse-couche se plaignent souvent, relate le rapport. Renvoyées dans leur foyer avec un fort sentiment de culpabilité, elles traversent cette épreuve sans vraiment de soutien de la part des soignants.

« Bien qu’une fausse couche n’arrive la plupart du temps qu’une seule fois, une part significative de la population aura besoin de traitements et de soutien. Malgré cela, le silence autour des fausses couches persiste non seulement chez les femmes qui les vivent, mais aussi parmi les soignants, les décideurs politiques et les organisations de financement de la recherche », explique The Lancet.

Fausse couche : briser un tabou

Les auteurs recommandent que, les femmes qui ont fait une fausse couche puissent bénéficier d’un suivi médical, des conseils avant des grossesses ultérieures et un soutien psychologique pour le couple. Ces soins doivent être renforcés pour les femmes qui ont fait plusieurs fausses couches. Au-delà de trois, « des tests supplémentaires, y compris des tests génétiques et une échographie pelvienne, devraient être proposés », préconise la revue.

A ce jour, un seul pays, la Nouvelle-Zélande, a mis en place un congé, pour les femmes ayant subi une fausse couche.