L'exil des handicapés se poursuivra, selon l'Unapei

«La France poursuivra sa politique d’exil et d’exclusion des citoyens handicapés», d’après l’Unapei, qui dénonce un manque d’écoute et de considération des milliers de personnes handicapées et de leurs familles.

Malgré les annonces de Ségolène Neuville et de Marisol Tourraine le 21 octobre dernier qui prédisaient l’arrêt de l’exil des personnes handicapées vers la Belgique, et qui avaient suscité l’espoir des familles, la situation est loin d’être aussi idylique !

« Pas de nouveaux financements, pas de création de solutions nouvelles » clame l’Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis (Unapei). En conséquence, l’exil en Belgique  continuera. Aujourd’hui, plus de 6 500 personnes handicapées françaises (1 500 enfants et au moins 5 000 adultes) ont été contraintes de partir en Belgique. Les 15 millions supplémentaires promis par Ségolène Neuville correspondant au financement de 300 places sur un an, ce qui est largement insuffisant !

Les demandes de l’Unapei n’ont pas été entendues

De 2008 à 2012, 50 000 places pour les personnes handicapées devaient être créées. « On est loin du compte, explique Christel Prado, présidente de l’Unapei. » De plus, les propos de Marisol Tourraine ont semé le trouble, quand elle a déclaré que les personnes « qui expriment le souhait d’être accueillies dans des structures belges pourront continuer d’être financées ». Elle semble ainsi considérer que des Français handicapés préfèrent la Belgique à la France, à l’instar de certains exilés fiscaux ! C’est insupportable pour les familles qui mènent un véritable combat pour trouver une structure adaptée en France. Car ce « choix » n’est conduit que par l’absence de réponses à proximité de là où elles vivent. « Nous voulons que nos enfants grandissent aux côtés de leurs familles, comme dans n’importe quelle autre famille ! » s’insurge la présidente.

« Pour eux 2016 sera comme 2015 : de l’exclusion garantie et encore des drames. Ce n’est pas des discours que nous voulons, ce sont des actes ! Aujourd’hui, la réponse qui nous est faite n’est pas à la mesure de ce que nous vivons »,  poursuit Christel Prado.
Sans changement radical en 2016, les personnes handicapées resteront les bannis de la République.

Pour une véritable politique en direction des personnes handicapées

Pour une véritable prise en charge des personnes handicapées en France, plusieurs axes doivent être pris en compte. « D’abord, il faut une évalutation des besoins, pour l’instant rien de précis n’est élaboré. Puis, il faut élargir la palette des réponses, préconise Christel Prado. Par exemple, améliorer la prise en charge des enfants durant leur scolarisation, ce qui n’était pas le cas lors de la rentrée 2015 ! Il faut plus de coordination entre l’éducation, la rééducation et le soin. Pour les adultes, il est nécessaire de construire une véritable politique de l’emploi avec une possibilité de retour à l’emploi facilitée pour les handicapés mentaux en particulier. Et en ce qui concerne les plus de 60 ans, il n’y a absolument rien, sinon le placement en institution. Car on a jamais pensé que la personnes handicapée pouvait vieillir ! » Et la présidente de conclure : « La politique actuelle est victime d’un empilement de dispositifs qui ne sont pas cohérents entre eux.»

 

Signer la pétition : Stop à l’exil et à l’exclusion des personnes handicapées