Education à la sexualité : insuffisante et inégalitaire

L’éducation à la sexualité en France n’est pas satisfaisante et très inégalitaire selon les territoires. Les tabous et les stéréotypes hommes-femmes persistent.

Le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes (Hce) a rendu public, mercredi 15 juin, son rapport relatif à l’éducation à la sexualité dont le but était de : « répondre aux attentes des jeunes, construire une société d’égalité femmes-hommes. »

La sexualité : un domaine emprunt d’inégalités entre les filles et les garçons

Dans son constat, le rapport du Haut conseil dresse d’importantes inégalités entre les filles et les garçons. Très tôt, dans un contexte d’hypersexualisation influencé par la pornographie, les filles sont victimes de la double injonction d’être « respectables » tout en étant « désirables ».

D’autre part, elles connaissent très mal leur corps et le plaisir féminin est perçu comme secondaire : 1 jeune fille de 15 ans sur 4 ne sait pas qu’elle a un clitoris.

Elles sont toujours victimes de violences sexuelles : 7,5 % des filles déclarent avoir été victimes, à l’école, de voyeurisme, de caresses ou de baisers forcés et une jeune femme sur dix de moins de 20 ans déclare avoir été agressée sexuellement au cours de sa vie.

Une collégienne sur cinq  a été victime de cyberviolence. En Ile-de-France, une lycéenne sur quatre déclare avoir été victime d’humiliations et de harcèlement en ligne, notamment concernant son apparence physique ou son comportement sexuel ou amoureux. Ce terreau inégalitaire rend très difficile la construction d’une société équilibrée entre les femmes et les hommes.

Education sexuelle à l’école : carton rouge pour la France

Le rapport pointe aussi l’éducation à la sexualité en milieu scolaire, qui reste anecdotique, inadaptée et centrée sur la reproduction et l’anatomie. Il y a un réel problème à faire passer les messages d’information concrets et réalistes sur la sexualité. Les jeunes gens sont très vite confrontés à des images véhiculées par les medias, les réseaux sociaux, la publicité, qui devienent leurs références. De leur côté, les associations (Planning familial, associations féministes…) qui revendiquent depuis longtemps plus de moyens ont du mal à répondre aux sollicitations des établissements.

Les propositions du Haut conseil

Pour une société avec plus d’égalité enre les hommes et les femmes, il est important d’après le Haut conseil de travailler sur plusieurs pistes de réflexion :

– un meilleur l’accès à l’Ivg et à la contraception, à  la prévention des grossesses à l’adolescence,

– la prise en compte du désir et du plaisir des jeunes femmes, des inégalités et violences sexistes, étudier l’instrumentalisation des codes culturels et religieux justifiant l’inégalité filles-garçons et l’intolérance vis-à-vis de l’homosexualité.

Il faut « renforcer de manière ambitieuse la politique interministérielle d’éducation à la sexualité ; organiser, financer, évaluer et renforcer la visibilité de l’action de l’Education nationale en matière d’éducation à la sexualité et responsabiliser les autres espaces clés de socialisation des jeunes hors école pour prendre en compte leur parcours de vie. »

Pour consulter le rapport, cliquez ici.