« La maltraitance des personnes âgées, ce crime odieux »

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« La maltraitance des personnes âgées, ce crime odieux, survient souvent dans le secret des espaces privés, ce qui rend encore plus nécessaire sa dénonciation publique dans les termes les plus forts. » Les mots de Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies, résonnent fort pour dénoncer un fait grave de société.

Depuis cinq ans, la Journée du 15 juin consacrée à la maltraitance des personnes âgées permet de mettre en lumière un phénomène de société scandaleux. En France, on estime à 600 000 le nombre de personnes âgées de plus de 75 ans victimes de maltraitance. (Chiffres de la Fédération contre la maltraitance : 3977contrelamaltraitance.org).

Les différents visages de la maltraitance

L’Organisation mondiale de la santé (Oms), estime qu’une personne âgée sur dix est confrontée chaque mois à la maltraitance. Mais ce chiffre ne reflète, hélas pas la réalité qui est plus grave « parce que les personnes âgées craignent souvent de signaler les cas de mauvais traitements à la famille, aux amis, ou aux autorités ».

Qu’appelle-t-on maltraitance ? Elle peut revêtir différentes formes pour une personne âgée. Ce peut être un abus financier, des violences psychologiques, physiques ou sexuelles. elle s’exerce au domicile du senior, à l’hôpital, en maison de soins ou en maison de retraite. Mais elle peut prendre une forme plus complexe : par exemple le manque de soins, d’attention, de communication, le fait d’ignorer une personne âgée, de l’exclure, de lui parler de façon abrupte… sont aussi des formes de maltraitance.

Agir contre la maltraitance

Il est très difficile de savoir si une personne âgée est maltraitée car ces dernières n’ont pas toujours ni l’envie ni la force de réagir ou de demander de l’aide. Certaines n’ont pas toujours conscience du coté anormal, illégal et immoral de la situation. D’autres ont peur de subir des représailles en dénonçant la personne maltraitante.

Pour les proches, il est important d’être vigilant en faisant attention à certains signes comme :

  • des chutes fréquentes et inexpliquées
  • des visites répétées aux urgences
  • des fractures
  • des ecchymoses
  • des brûlures
  • un état dépressif
  • un état d’indifférence à autrui, le repli sur soi, un regard évasif voire une absence de contact visuel…

Que faire ?

En parler avec la personne âgée et avec la personne que vous avez repérée comme étant maltraitante. Le 39 77 peut vous aider à répondre à vos questions. Cette plateforme téléphonique, peut transmettre un signalement à la Ddass et au conseil général du département. Une enquête peut-être menée par les services sociaux.

3977 : numéro national contre la maltraitance des personnes âgées et des adultes handicapés mis en place en 2008. Il est accessible du lundi au vendredi, de 9h à 19h. Appel non surtaxé, hors éventuel surcoût de l’opérateur de téléphonie.