Agnès Buzyn a annoncé hier au CHU de Poitiers des mesures pour les Urgences. Celles-ci ne devraient pas suffire à désamorcer le conflit qui dure depuis plusieurs mois.
En visite au CHU de Poitiers, Agnès Buzyn a annoncé des mesures issues des premières recommandations du rapport Carli et Mesnier sur les services d’urgences. Celles-ci portent sur la modération des arrivées dans les services d’urgences avec le soutien au développement d’une offre en ville et un changement de modèle pour la prise en charge des personnes âgées dépendantes.
Le 9 septembre prochain, la ministre recevra tous les acteurs hospitaliers et libéraux ainsi que les partenaires sociaux et le collectif Inter-Urgences, pour compléter et formaliser un ensemble de premières mesures. Parmi elles
- L’ouverture pour les SAMU de la possibilité de déclencher, sous certaines conditions, un transport sanitaire pour emmener un patient vers un cabinet de ville ou une maison de santé, et de sortir du « tout urgences » auquel sont contraints actuellement les SAMU.
- L’élargissement aux cabinets de médecins libéraux et aux maisons de santé de la possibilité de pratiquer directement certains examens de biologie dite ‘’délocalisée’’, pour permettre au patient de réaliser ses examens dans le même lieu à l’issue d’une consultation et d’obtenir un résultat dans des délais courts.
- Le tiers-payant pour la part Assurance maladie obligatoire des actes réalisés dans le cadre de la garde des médecins de ville et des Maisons médicales de garde, pour abolir les freins d’accessibilité financière à cette offre.
Pour mettre fin au « tout urgences » pour les personnes âgées qui doivent être hospitalisées, des filières d’admission directe dans les services de médecine seront généralisées dans les hôpitaux. Pour cela, un supplément pour financer cette admission directe se mettra en place. Enfin, le financement d’équipement en vidéo-assistance de la régulation médicale de tous les SAMU, en priorisant les résidents des EHPAD sera généralisé.
La ministre a enfin annoncé la création d’infirmiers de pratique avancée « urgences » qui pourront directement prendre en charge les patients (diagnostic à l’aide d’un algorithme, réalisation d’actes techniques en autonomie, prescription d’imagerie).
Si à cette heure, le Collectif Inter Urgences n’a pas encore réagi, il semble évident que celui-ci ne se contentera pas de ces annonces. Celui-ci a prévu d’organiser une assemblée générale le 10 septembre, à la veille d’une journée nationale d’action élargie dans les hôpitaux publics et privés, à l’initiative de la CGT. Le syndicat prévoit une manifestation à Paris.