Choléra à Mayotte : 85 cas détectés depuis le mois de mars

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85 cas de choléra ont été recensés à Mayotte depuis le début de l'épidémie. ©123RF

L’épidémie de choléra avait commencé aux Comores en février. Alors qu’une enfant de 3 ans et une femme de 62 ans sont décédées à Mayotte, les cas se multiplient. Santé publique France a appelé au renfort de professionnels de santé volontaires.

85 cas, dont 7 nécessitant des soins de réanimation et deux morts. À Mayotte, l’épidémie de choléra qui avait pris racines aux Comores en février gagne du terrain. Dans un communiqué, le collectif des Forces Vives de Mayotte a appelé à « la vigilance et à l’anticipation des conséquences plus que désastreuses que pourrait avoir une épidémie de Choléra ».

Des quartiers précaires touchés

De son côté, le ministre délégué à la Santé Frédéric Valletoux a rejeté l’idée d’une campagne de vaccination de masse. Selon lui, les gestes barrières suffiraient pour limiter les dégâts. Mais la majorité des cas de choléra ont été recensés dans un quartier précaire. L’absence de gestes barrières ne semblent pas être à l’origine de la propagation de l’épidémie.

À Koungou, des difficultés d’accès à l’eau potable obligent certains habitants à consommer l’eau de la rivière. Par ailleurs, ce secteur est en proie à des défauts d’assainissement. Les eaux usées ne sont pas évacuées, et les latrines sont souvent partagées.

La veille sanitaire renforcée pour endiguer l’épidémie

Le 14 mai, un nouveau foyer a été détecté à près de 25 kilomètres de Koungou, dans la commune de M’Tsangamouji. Sur place, l’Agence régionale de santé (ARS) a « renforcé la veille sanitaire et mis en place le dépistage et le diagnostic des personnes entrant sur le territoire ainsi que des mesures de lutte autour de chaque cas diagnostiqué », indique le site de Santé publique France.

Quant à l’agence nationale de santé publique, elle opère sur le territoire grâce à plusieurs leviers. Elle gère notamment l’envoi de médicaments et de vaccins ainsi que la réserve sanitaire. Cette réserve est constituée de professionnels de santé volontaires. À Mayotte, 54 d’entre eux sont mobilisés pour l’épidémie de choléra.

1,3 à 4,3 millions de cas de choléra tous les ans

Apparu au XIXe siècle, le choléra est originaire du delta du Gange, en Inde. C’est l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par le bacille Vibrio cholerae qui provoque cette infection diarrhéique aiguë. Chaque année, on recense 1,3 à 4,3 millions de cas de choléra dans le monde. Potentiellement mortelle, la maladie cause entre 28 000 à 142 000 décès tous les ans.

Des traitements efficaces existent en plus du vaccin comme des sels de réhydratation orale ou des traitements par perfusion de liquide et d’antibiotiques. En 2017, Le Groupe spécial mondial de lutte contre le choléra a lancé une stratégie mondiale de lutte contre la maladie. Son objectif : diminuer de 90 % le nombre de décès liés à l’infection et l’éliminer dans 20 pays d’ici à 2030.