Un nouveau traitement combinant immunothérapie et chimiothérapie a été développé avec succès par une équipe française du CHU de Lyon (69), pour soigner le cancer de la grossesse. Un cancer rare qui touche 200 femmes par an en France. Explications.
Le cancer de la grossesse
Le cancer de la grossesse ou « maladie trophoblastique gestationnelle », son nom médical, est une tumeur qui survient dans « l’utérus et prend naissance dans les cellules qui forment le placenta, durant la grossesse », précise le CHU de Lyon.
Il s’agit de la forme maligne de la maladie (environ 1 pour 10 000 grossesses), souvent mal diagnostiquée.
Les tumeurs trophoblastiques ont un fort potentiel métastatique – notamment aux poumons, au cerveau et au foie – et nécessitent un traitement précoce et adapté.
Ainsi, la prise en charge de ces patientes doit se faire en lien avec un centre expert, rattaché au Centre national de référence des maladies trophoblastiques, labellisé par l’Institut national du cancer, installé à Lyon.
Les formes bénignes sont appelées « grossesse môlaire », complète ou partielle (environ 1 pour 1 000 grossesses). La môle complète est une grossesse dans laquelle il n’y a pas d’embryon ou de fœtus ; tandis que dans une grossesse molaire partielle, l’embryon peut se développer, mais avec de graves malformations ne permettant pas sa survie. Le traitement repose sur le curetage des parois de l’utérus.
Succès de cette thérapie innovante
Un nouveau traitement a été mis au point par des chercheurs français, les Pr Benoît You, oncologue médical et Pierre-Adrien Bolze, chirurgien gynécologue, aux Hospices civils de Lyon et leurs équipes. Cette thérapie combine immunothérapie (l’avélumab) et chimiothérapie et présente d’excellents résultats pour soigner ce cancer.
Soit 96 % de taux de guérison, contre 70 % avec l’ancien traitement. De plus, les effets secondaires de ce traitement sont généralement bénins. Une patiente guérie a pu mener à bien une grossesse, à l’issue de cette thérapie.
« Nous avons un recul de 29 mois en moyenne pour nos patientes, et aucune n’a rechuté de sa maladie trophoblastique. Il est donc raisonnable de penser qu’elles ont été guéries par l’immunothérapie », déclare Pr Benoît You.
Sans doute l’espoir de guérir ce cancer bientôt et préserver les chances pour les femmes de tomber enceinte après, si elles le désirent.