Cancer : deux tiers des patients seulement ont accès aux soins de support

Soutien psychologique, soins diététiques et esthétiques, sophrologie ou sport améliorent les traitements et les chances de guérison du cancer. ©123RF

Les soins oncologiques de support, qui regroupent l’ensemble du soutien nécessaire aux personnes atteintes d’un cancer tout au long de la maladie, sont insuffisamment accessibles. C’est le constat du dernier baromètre d’Afsos.

Les soins oncologiques de support (SOS) visent à diminuer les effets secondaires des traitements et les effets du cancer lui-même ainsi qu’à assurer la meilleure qualité de vie possible aux patients et à leurs proches, sur les plans physique, psychologique et social. Pourtant, en 2023, 30 % des patients n’ont pu en bénéficier, regrette l’Association francophone des soins oncologiques de support (Afsos), qui vient de publier son 3e baromètre.

L’offre de soins pour les patients atteints de cancer est devenue obligatoire depuis le décret de 2022.

Afsos

Peut mieux faire

L’Afsos déplore un accès aux soins hétérogène selon les territoires.

Trois chiffres sont à retenir :

  • plus de 70 % des patients seulement y ont accès ;
  • seuls 26 % des patients voient leurs besoins réévalués en cas de rechute ;
  • seuls 17 % des patients en bénéficient à l’arrêt des traitements.

Si plus des deux tiers des patients interrogés ont effectivement eu accès aux soins oncologiques de support, cela ne signifie pas pour autant qu’ils ont bénéficié de l’ensemble des soins dont ils auraient eu besoin. Il y a donc encore des progrès à réaliser.

De quels soins ont bénéficié les malades ?

Selon l’Afsos : « L’offre de soins pour les patients atteints de cancer est devenue obligatoire depuis le décret de 2022. On constate aujourd’hui, qu’il faut une meilleure orientation des patients vers les professionnels de santé à même de répondre à leurs besoins. »

Les soins de socio-esthétique ont été accessibles à 75 % des patients et 72 % ont pu bénéficier de la prise en charge de la douleur, la gestion des effets indésirables des traitements et le soutien psychologique.

Ces soins ne sont pas déficitaires pour un établissement : un patient qui va mieux est un patient qui coûte moins cher.

Afsos

La prise en charge diététique et nutritionnelle a concerné 69 % des patients, tandis que les pratiques complémentaires (sophrologie, acupuncture, hypnose…) ont été dispensées chez 68 % d’entre eux.

67 % ont pu consulter une assistante sociale. L’activité physique adaptée (APA) a été pratiquée par 64 % des malades. Enfin, 35 % ont bénéficié d’un accompagnement à la poursuite ou reprise de l’activité professionnelle.

Les pistes d’amélioration

L’information des patients dès l’annonce de la maladie ainsi qu’une meilleure orientation vers les professionnels de santé sont à améliorer, martele l’Afsos.

En effet, le baromètre mentionne que 66 % des malades ne savent pas à qui s’adresser, que les soins sont dispensés trop loin du domicile pour 58 % d’entre eux, et que 56 % des malades ont eu de la difficulté à obtenir une consultation.

Pour 53 % le coût/reste à charge est trop élevé. La compatibilité a été difficile avec l’activité professionnelle pour 38 % des concernés.

« Tous les établissements doivent structurer les soins, sans obligation que cela soit dans leurs murs, mais il faut pouvoir fournir aux patients des professionnels localement. Ces soins ne sont pas déficitaires pour un établissement : un patient qui va mieux est un patient qui coûte moins cher », conclut l’Afsos.

Pour en savoir plus : A quoi servent les soins de support ? par l’Institut national du cancer (INCa) et Comment accéder aux soins de support ?