
La Ligue contre le cancer lance un véritable cri d’alarme contre le projet de budget de la Sécurité sociale. Les économies prévues pourraient se faire au détriment des malades.
Le projet de budget de la Sécurité sociale ne convainc pas du tout les associations de malades et notamment la Ligue contre le cancer. Les économies prévues pour les dépenses de l’Assurance maladie, c’est-à-dire 5 milliards d’euros, vont peser lourd dans le porte-monnaie des malades les plus précaires risquant de les éloigner de l’accès aux soins.
Des économies sur le dos des malades
Faire des économies sur le dos des malades, c’est NON ! clame haut et fort la Ligue contre le cancer en la personne de son président Philippe Bergerot.
C’est injuste car cela va pénaliser les gens qui sont à plus grande précarité.
Philippe Bergerot
Car les pistes avancées consistent notamment à réduire la prise en charge de certains actes de biologie ou de radiologie ou augmenter les contraintes sur le remboursement des transports sanitaires. « C’est injuste car cela va pénaliser les gens qui sont à plus grande précarité, puisque l’on va diminuer ce qui leur est remboursé donc augmenter le reste à charge », fustige Philippe Bergerot interviewé dans le journal Libération. Et, ceux qui n’ont pas la chance de bénéficier d’une mutuelle seront lourdement pénalisés.
Miser sur la prévention
On sait aujourd’hui que 40 % des cancers seraient évitables avec une meilleure prévention, mais rien n’est prévu dans ce sens dans le prochain projet de loi sur la Sécurité sociale. Aucune mesure n’est envisagée contre l’alcool ni le tabac comme une augmentation des prix, un contrôle plus strict sur l’âge des acheteurs… Alors que ce sont deux facteurs de risque évitables du cancer.
Qu’en est-il de l’interdiction de fumer dans les parcs et jardins, se demande le président de la Ligue ? « On nous a parlé d’interdire de fumer dans les parcs, une mesure qui ne coûte rien. Mais il ne se passe rien. »
Pourquoi ne pas demander une contribution aux industriels participant à la hausse des cancers plutôt que des économies sur les patients qui en souffrent ?
Philippe Bergero
Où en est-on des accords avec les industriels pour réduire le taux de sucre dans l’alimentation ? Sur ce dernier point, la Ligue propose « une taxe sur les produits sucrés ultra-transformés car ils sont sources de surpoids, d’obésité, de diabète, facteurs qui augmentent le risque de cancer ». S’attaquer à la source du problème plutôt qu’aux conséquences. Les malades seront-ils entendus ?
Dans une tribune parue dans Le Monde le 28 octobre, le président de la Ligue contre le cancer va droit au but : « Pourquoi ne pas demander une contribution aux industriels participant à la hausse des cancers plutôt que des économies sur les patients qui en souffrent ? »