Zika : une urgence de santé publique

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L’Organisation mondiale de la Santé (Oms) a réuni, le lundi 1er février, son comité d’urgence et a décrété que le virus Zika constituait « une urgence de santé publique mondiale ».

L’Organisation mondiale de la santé (Oms) se penche sérieusement sur l’épidémie de Zika qui se propage « de manière explosive » dans la région des Amériques, avec 3 à 4 millions de cas attendus en 2016. L’Oms a décidé que ce virus constituait « une urgence de santé publique mondiale ».

Le virus Zika

Le moustique vecteur du Zika a une activité principalement diurne avec une recrudescence d’activité le matin et en fin de journée. C’est donc surtout dans la journée qu’il faut se protéger.

Les symptômes sont le plus souvent de type grippal (fièvre, maux de tête, courbatures) avec des éruptions cutanées et se manifestent dans les 3 à 12 jours qui suivent la piqûre par le moustique contaminé. L’infection par le virus Zika peut également se manifester par une conjonctivite ou par une douleur derrière les yeux, ainsi que par un œdème des mains et/ou des pieds. La fièvre apparaît, peu élevée. 

En cas de signes cliniques évocateurs d’une infection par le virus Zika, il est recommandé de consulter un médecin, le plus rapidement possible, pendant le séjour ou au retour. 

Il n’existe pas de traitement curatif, ni de vaccin. Le traitement est donc symptomatique (traitement des symptômes). L’utilisation d’aspirine est fortement déconseillée en raison des risques de saignement. 

Par ailleurs, depuis que les premiers cas ont été détectés fin décembre, 45 cas d’infections à virus Zika sont confirmés en Guyane, 1 en Guadeloupe et 1 à Saint-Martin.

Dans ce contexte, le Haut Conseil de santé publique (Hcsp) a publié un avis complémentaire à celui de juillet 2015. Cet avis renforce en particulier les mesures d’information et de prévention à destination des femmes enceintes, prises dès le mois de décembre.

L’hypothèse d’une relation de cause à effet entre la recrudescence de cas de microcéphalies fœtales ou néonatales et une infection par le virus Zika chez la mère est probable.

Les recommandations

Les autorités sanitaires ont donc décidé de renforcer leur action par les mesures suivantes : 

– pour les femmes enceintes ou ayant un projet de grossesse et pour les femmes en âge de procréer vivant dans les zones touchées par une épidémie de Zika, une information spécifique sur les malformations congénitales et les autres complications pouvant survenir lors d’une infection par le virus Zika sera assurée par les professionnels de santé. Un suivi médical et une prise en charge renforcée seront mis en place pour toutes les femmes enceintes dans les zones d’épidémie  ;

– en cas de découverte à l’échographie d’anomalies congénitales, il sera nécessaire de procéder rapidement à un bilan pour en définir la cause. La patiente sera alors orientée vers un centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal (Cpdpn) pour une évaluation étiologique et pronostique de l’affection fœtale dont les conséquences possibles lui seront expliquées ;

– il est recommandé aux femmes enceintes ou ayant un projet de grossesse et projetant de se rendre dans des zones où sévit le Zika, d’envisager un report de leur voyage, ou, en tout ca de consulter un médecin avant le départ pour être informées sur les complications pouvant survenir lors d’une infection par le virus Zika. 

Si elles ne peuvent ou ne veulent différer leur voyage, elles doivent renforcer les mesures de protection antivectorielles et les bonnes pratiques relatives à l’utilisation des produits insecticides et répulsifs.