Violences faites aux femmes, les services d'urgence mobilisés

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Marisol Touraine met en place des référents « violences faites aux femmes », spécialement formés. Ils seront nommés dans les 539 services d’urgences français. 

 Les chiffres sont effrayants. Chaque jour, en moyenne, 220 femmes sont victimes de viol ou tentative de viol. Chaque année, plus de 200 000 femmes sont victimes de violences conjugales, qu’elles soient physiques ou sexuelles. Trop souvent, la société les assimile à des cas isolés, restreints à la sphère privée, à des « drames conjugaux ». La réalité, c’est que ces violences constituent un fait politique et social. Il est le symbole le plus brutal de l’inégalité persistante entre les femmes et les hommes. Il n’épargne aucun milieu, aucun territoire, aucune génération. Pour Marisol Touraine qui s’exprimait lors de la journée des référents « violences faites aux femmes » au sein des services d’urgence, organisée par la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite (MIPROF) :  » ces violences constituent un enjeu majeur de santé publique. Elles portent atteinte à la santé physique, psychologique, reproductive et périnatale des victimes. Elles augmentent le risque de développer des maladies chroniques et des symptômes liés à un état de stress post-traumatique. L’Organisation mondiale de la santé estime que les femmes victimes de violences perdent entre 1 et 4 années de vie en bonne santé».

La Ministre de la santé a décidé de renforcer la formation des professionnels pour mieux repérer, mieux prendre en charge et mieux orienter les femmes victimes de violences. «Si nous voulons atteindre nos objectifs, tous les professionnels de santé, acteurs indispensables dans le parcours de sortie des violences, doivent être mobilisés. Parce que la première personne vers laquelle se tournent le plus souvent les femmes victimes de violences, c’est le professionnel de santé, en ville ou à l’hôpital».

Depuis 2013, ce sujet à été intégré à la formation initiale des étudiants en médecine. L’examen classant national pour l’accès au 3ème cycle intègre désormais un item « violences sexuelles ». Le diplôme d’Etat de sage-femme prévoit également des objectifs en termes de prévention, de diagnostic et d’épidémiologie des violences faites aux femmes.

Parmi les professionnels de santé, les urgentistes, qui sont souvent les premiers en contact avec les femmes victimes de violence, ont un rôle décisif à jouer. La Ministre a donc décidé de la mise en place d’un référent « violences faites aux femmes », spécialement formé, soit nommé dans les 539 service d’urgences français.