Sida : une campagne pour éclairer sur le dépistage

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Chez soi, sans être jugé, accompagné ou remboursé : alors que le Vih infecte chaque année 6 000 nouvelles personnes, le ministère de la Santé et Santé publique France lancent une campagne de prévention sur les différents modes de dépistage. 

En France, 25 000 personnes seraient séropositives sans le savoir. Une situation qui fait peser un risque sur leur santé et sur celle de leurs partenaires. Depuis quelques années pourtant, les modes de dépistage se sont diversifiés : en laboratoire, dans des centres de dépistages anonymes ou chez soi avec un auto-test. « Les modes de dépistage du Vih s’adaptent à votre vie », tel est le slogan de la nouvelle campagne de prévention lancée par le ministère de la Santé et par l’agence Santé publique France à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, vendredi 1er décembre.

80 % des jeunes ne se font pas systématiquement dépistent

« L’objectif est de lever des barrières d’ordre psychologique telles que le stress lié à l’attente des résultats ou la crainte d’être stigmatisé et des barrières d’organisation du quotidien telles que la difficulté à trouver du temps ou à obtenir un rendez-vous », rappelle Santé publique France dans un communiqué. Et l’enjeu est important : 6 000 personnes découvrent chaque année leur séropositivité, dont plus d’un quart sont diagnostiquées à un stade déjà avancé. « Ces personnes ne bénéficient donc pas des traitements efficaces et peuvent être à l’origine de nouvelles contaminations sans le savoir. Identifier les personnes non diagnostiquées et réduire le délai entre l’infection et le diagnostic sont des objectifs majeurs de santé publique », assurent-ils encore.

Des informations que corrobore la Smerep, une mutuelle étudiante, dans une étude sur le rapport des jeunes au sida : chez les étudiants qui changent de partenaires sexuels, 80 % déclarent ne pas se faire dépister systématiquement, et 50 % déclarent ne jamais s’être fait dépister. Si la majorité d’entre eux estiment ne pas avoir pris de risque suffisant, 20 % d’étudiants et 30 % des lycéens avouent ne pas savoir où faire les tests.

Un nombre de découvertes en recul 

La population des jeunes en France n’est cependant pas la plus touchée par le sida. La proportion de jeunes infectés est même en recul, passant de 11 % en 2013 à 7 % aujourd’hui. D’une manière plus globale, le nombre de découvertes est en baisse de 5 % par rapport à 2013.

Mais pour les populations les plus touchées par le sida, les hommes homosexuels (44 % des diagnostics), et les personnes hétérosexuelles nées à l’étranger, venues en grande majorité d’Afrique subsaharienne (39 % des diagnostics ), les chiffres restent stables malgré les campagnes de prévention.

Par ailleurs, les données de la déclaration obligatoire du Vih montrent que les infections sexuellement transmissibles (Ist) sont également fréquentes au moment du diagnostic de l’infection à Vih ou dans les douze mois précédant ce diagnostic. Elles soulignent l’importance de combiner le dépistage du Vih à celui des autres Ist. Ce qui va dans les sens d’un dépistage plus global, déjà mis en place dans les Cegidd, centres de dépistages anonymes et gratuits qui proposent dépistage du sida, des Ist, mais aussi des consultations pour prescrire une contraception.

Aujourd’hui, le dépistage en laboratoire, sur prescription du médecin et remboursé par la Sécurité sociale, reste le premier mode de dépistage en France avec 5,4 millions de sérologies réalisées en 2016. En comparaison, 75 000 auto-test ont été vendus en pharmacie. Avec un obstacle de taille, leur prix élevé : comptez 25 à 30 euros le test, non remboursés.

Pour en savoir plus :

– la campagne de prévention lancée le 30 novembre

– sida-info-service, appels anonymes et gratuits 24h/24

onsexprime, site de prévention pour les adolescents