La Fédération des mutuelles de France condamne la réaction sécuritaire, autoritaire et violente du gouvernement aux injustices sociales. Elle appelle les militants mutualistes à prendre part, dans le respect des précautions sanitaires, aux rassemblements organisés partout en France contre la proposition de loi dite « sécurité globale ». A Paris, le rendez-vous est donné samedi 28 novembre à 14 heures, place de la République. De leurs côtés les grandes associations appellent de toute urgence à une politique alternative à la violence.
La Fédération des Mutuelles de France condamne avec fermeté le démantèlement brutal mené dans la nuit du 23 novembre par la police nationale, du campement éphémère place de la République qui rassemblait des réfugiés expulsés de Saint-Denis et restés sans hébergement. Elle réprouve tout autant la proposition de loi dite « sécurité globale », «globalement liberticide» et actuellement examinée par le Parlement.
« Alors que nous devons, plus que jamais, mobiliser notre énergie pour lutter contre la pandémie de Covid-19, combattre la misère qu’elle propage, protéger les personnes précaires et garantir le droit à la santé de chacune et chacun, le gouvernement lance la police nationale à la chasse aux réfugiés, aux manifestants et aux journalistes. Cette réaction sécuritaire, autoritaire et violente face aux injustices sociales qui s’aggravent est inacceptable». Pour la Fédération mutualiste : «la liberté de la presse, la liberté d’expression, ne sont pas des décors de la République. Elles en sont la condition et la substance, aux côtés de l’égalité, de la fraternité, de la justice sociale et du droit à la santé. Rien de tout cela n’est négociable».
De leurs côtés, les associations de solidarité * demandent de toute urgence une politique alternative pour rompre ce cycle infernal de violences.
«Ces scènes de violences inédites, à Paris, à l’encontre des personnes exilées à la rue, mais aussi des associations, journalistes et élus présents sur place, ne seront jamais une réponse acceptable face à ces conditions de vies indignes. Que ce soit en Ile de France, sur le littoral franco-britannique ou à la frontière franco-italienne, se constatent les mêmes brutalités et les mêmes atteintes aux droits fondamentaux des personnes. Il est urgent de rompre avec ce cycle infernal d’évacuations et de reconstitution de campements qui perdurent depuis 5 ans».
Elles appellent le gouvernement à mettre en place une concertation rassemblant l’ensemble des acteurs : l’Etat, les collectivités locales, les associations et les personnes concernées pour concevoir au plus tôt une politique alternative pour rompre avec ces violences et permettre l’hébergement des personnes.
Elles demandent aussi aux parlementaires à mettre en place une commission d’enquête pour le respect des droits des personnes exilées.
*Médecins du Monde, MSF, Amnesty International, La Cimade.