Prothèses mammaires macrotexturées interdites en France

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L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansm) interdit les implants mammaires macrotexturés en silicone et les implants en polyuréthane, responsables d’un type de cancer rare mais grave.

C’est officiel, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansm), interdit les implants mammaires macrotexturés et les implants à surface recouverte de polyuréthane « au vu du danger rare mais grave » que posent ces prothèses. En cause : « L’augmentation significative » des cas de lymphomes anaplasiques à grandes cellules (Lagc) depuis 2011, qui « est une pathologie cancéreuse rare mais susceptible de conduire au décès des patientes », précise l’agence. A ce jour, 59 patientes ont contracté ce cancer, dont 3 sont décédées. 

Ces prothèses ont une surface extérieure en silicone rugueuse (on parle d’effet « Velcro », c’est-à-dire qui s’accroche à la peau), ou en polyuréthane, textures mises en cause dans la survenue du cancer incriminé. En France, les implants rugueux sont privilégiés par rapport à ceux qui sont lisses, plus utilisés aux Etats-Unis ou au Canada. 70 000 femmes porteraient aujourd’hui ces implants rugueux.

Cette mesure de précaution de l’Ansm vise donc à interdire la mise sur le marché, la distribution et l’utilisation de ce type d’implants mammaires ainsi que leur retrait du marché en France, à partir du 5 avril 2019. Au total 13 modèles et 95 références seront interdits. 6 fournisseurs différents sont concernés.

Liste des implants mammaires macrotexturés et à surface recouverte de polyuréthane actuellement sur le marché français concernés par la décision de l’Ansm.

De leur côté, les associations de victimes regrettent que cette décision arrive seulement en 2019 alors que les premiers cancers sont survenus en 2011 et les alertes déjà données. Un temps perdu pour beaucoup d’entre elles.

Pour les femmes qui portent des implants mammaires

Environ 400 000 femmes portent des implants mammaires en France. Pour ces dernières, l’Ansm ne recommande pas d’explantation préventive compte tenu de la rareté de ce type de lymphome. En cas de douleur, d’épanchement de liquide, d’augmentation de volume du sein, ou d’une altération de l’état général de santé, il convient d’aller chez le médecin généraliste et/ou chez le gynécologue, voire chez le chirurgien qui a opéré.

Sans ces signes, un suivi habituel est conseillé (une fois par an) : examen clinique des seins, mamographie éventuelle.

Pour déclarer tout effet indésirable : www.signalement-sante.gouv.fr