Médicaments : vers une pénurie ?

Chaine de fabrication de médicaments
De plus en plus de tension dans l'approvisionnement des médicaments 123RF©

Certains médicaments qui agissent sur le système nerveux, les anti-infectieux, ou encore les anti-cancéreux sont en tension en ce moment, d’après l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

Les autorités sanitaires ont signalé des ruptures ou risque de rupture pour 2 160 références de médicaments en 2021, contre 871 en 2018. Et, en cette fin d’année 2022, le phénomène s’accélère. Elles concernaient 12,5 % des références, contre 6,5 % en janvier, d’après le groupement d’intérêt économique (GIE), chiffres relayés par le journal Les Echos.

Quels médicaments ?

D’après le dernier rapport de l’ANSM, les médicaments les plus exposés sont « d’intérêt thérapeutique majeur », comme ceux qui agissent sur le système nerveux, les anti-infectieux et les anti-cancéreux. Et, il est compliqué de trouver des alternatives. Car, ces produits ne possèdent pas d’équivalents.

Pénurie de médicaments : pourquoi ?

Ce n’est pas la première fois que certains médicaments manquent à l’appel, voire même sont en rupture. Le phénomène n’est pas nouveau, mais il tend à s’accélérer en cette fin d’année.

Car, la pénurie de principes actifs et la hausse du coût de l’énergie et du transport, notamment à cause de la guerre en Ukraine, ont aggravé la situation. Le prix de l’aluminium, du carton et du verre, a pris 25 %, d’après les entreprises du médicament (LEEM). Les délais d’approvisionnement sont eux aussi plus longs, de 25 % en moyenne.

D’autre part, la France et l’Europe ne fabriquent pas directement de médicaments et importent de nombreux produits (Inde, Asie). La solution serait de relocaliser les industries pharmaceutiques en Europe. Pour exemple, la production de paracétamol s’apprête à être relocalisée en France, plus précisément en Isère, à partir de 2023.

Le cas du paracétamol : en raison d'une tension dans les approvisionnements, la vente de paracétamol en pharmacie est limitée à deux boîtes par personne, en l’absence d'ordonnance. Les autorités de santé invitent les médecins et pharmaciens à limiter la délivrance de paracétamol dans les pharmacies afin de permettre aux patients qui en ont un besoin immédiat de pouvoir en bénéficier.