Le Mediator, ce médicament au cœur d’un scandale sanitaire révélé par la pneumologue Irène Frachon, présente donc bien un défaut de sécurité. C’est ce que le tribunal de grande instance de Nanterre a reconnu jeudi 22 octobre, pour la première fois.
Le tribunal de grande instance (Tgi) de Nanterre a reconnu, jeudi 22 octobre, que les laboratoires Servier étaient responsables de la « défectuosité » du médicament Mediator, ce coupe-faim au cœur d’un scandale sanitaire. La justice a donc reconnu que « les laboratoires ne pouvaient plus ignorer qu’il y avait une balance bénéfices-risques ». Utilisé par 5 millions de personnes en France mais retiré du marché en 2009, le Mediator est à l’origine de graves lésions des valves cardiaques et pourrait être responsable à long terme de 2 100 morts. La nocivité de ce médicament était connue depuis les années 1990.
Le Mediator a été prescrit pendant plus de trente ans, d’abord contre l’excès de graisses dans le sang, puis comme traitement adjuvant pour les diabétiques en surpoids.
C’est la pneumologue Irène Frachon (Chu de Brest) qui a révélé ce scandale, il y a huit ans.
Aujourd’hui, aucune victime présumée du Mediator n’a été indemnisée de manière définitive par la voie judiciaire, les tribunaux ayant seulement accordé des provisions dans l’attente d’un jugement au fond, comme celui de Nanterre.