Lien entre endométriose et fausse couche

Une étude de l’Inserm, menée sur 750 femmes, révèle que l’endométriose, cette maladie gynécologique douloureuse et invalidante, augmente significativement le risque de fausse couche.

L’endomètre est l’organe qui recouvre la paroi interne de l’utérus. L’endométriose est liée à la présence de tissu semblable à la muqueuse utérine en dehors de l’utérus. Différents organes peuvent être touchés : vagin, ovaires, vessie, rectum… Elle peut provoquer des douleurs fortes (notamment au moment des règles), des saignements en dehors des règles et/ou une infertilité. Elle touche près d’une femme sur dix. La dernière étude de l’Inserm révèle qu’il y a un lien possible entre endométriose et sur-risque de fausse couche, ce qui n’était pas le cas d’autres études menées sur le sujet.

L’enquête

L’enquête, qui a eu lieu à l’hôpital Cochin dans le service de gynécologie dirigé par le Pr Chapron, a porté sur 750 femmes ayant déjà été enceintes. Ces femmes devaient subir une opération gynécologique bénigne et, à cette occasion, leur chirurgien en avait profité pour vérifier si elles souffraient d’endométriose, via la recherche des lésions caractéristiques provoquée par la maladie sur les tissus de la cavité pelvienne.

Il s’avère que sur ces 750 femmes volontaires, 284 étaient endométriosiques, les 466 autres étant indemnes de la maladie. 

« Nous avons mis clairement en évidence l’existence d’un sur-risque de fausse couche précoce au premier trimestre de grossesse en cas d’endométriose», résume le Dr Pietro Santulli*, premier auteur de l’étude.

Dans le groupe « endométriose », 139 grossesses avaient abouti à une fausse couche (soit 29,1 %), contre seulement 19,4 % dans l’autre groupe (187 fausses couches sur 964 grossesses). Soit un écart de près de 10 %.