Levothyrox : l’affaire continue

Levothyrox, plainte contre l'Agence du médicament 123RF©
Des milliers de victimes ont subi des effets secondaires suite à un changement de formule du Levothyrox en 2017. ©123RF

Une nouvelle action collective est lancée en France dans le dossier du Levothyrox, ce traitement prescrit contre les problèmes de thyroïde. Cette fois, elle vise l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

Les victimes et leur avocat Christophe Leguevaques veulent faire reconnaître la co-responsabilité de l’ANSM. Ils espèrent un dénouement aussi heureux que pour l’action lancée contre Merck, le laboratoire qui fabrique ce médicament pour la thyroïde. En juin 2020, l’industriel a été condamné pour « défaut d’information » sur le changement de formule du Levothyrox et contraint à verser 1 000 euros à plus de 3 000 victimes.

Retour sur l’affaire

Tout commence en 2017 quand Merck décide de modifier les excipients du produit, qui fonctionnait pourtant depuis des années sans incident, en remplaçant le lactose par du mannitol et de l’acide citrique.

Trois millions de personnes en France, essentiellement des femmes, prennent du levothyrox pour stabiliser leur taux de TSH, une hormone qui stimule la thyroïde.

Le problème ? Ces nouveaux excipients ont eu des effets secondaires (pour certains très graves) sur de nombreux patients. Autre épine au pied du laboratoire : selon les rapports d’experts, les études démontrant la neutralité de la nouvelle formule n’ont pas été menées correctement. Résultat ? Des milliers de malades en souffrance et destabilisés.

Grâce à la mobilisation des associations de victimes, comme l’association française des malades de la Thyroïde, et au soutien de certaines personnalités, Annie Duperey en tête, une action en justice a été menée et Merck a finalement été reconnu coupable et condamné il y a un peu plus d’un an. Le laboratoire s’est depuis pourvu en cassation.

Aujourd’hui, c’est l’Agence nationale de sécurité du médicament qui est visée, accusée d’avoir fermé les yeux sur ces manquements et de ne pas avoir protégé les malades. En effet, elle avait affirmé, dans un rapport remis en 2019, que la nouvelle version du Levothyrox n’entraînait pas de « problèmes de santé graves » mais seulement une augmentation des consultations médicales (360 000).

S’inscrire pour cette action en justice : myleo.legal/fr/