Les « salles de shoot » bientôt pérennisées ?

Les salles de shoot seront-elles pérennisées ? 123RF©
Les SCMR accueillent en priorité les publics très précarisés et éloignés des soins. ©123RF

Les salles de consommation à moindre risque (SCMR) sont en train de s’ancrer dans la réalité. Ces dispositifs, créés en 2016 pour une durée de six ans, se sont avérés utiles et efficaces pour les consommateurs de drogue. Deux députés proposent qu’ils soient pérennisés.

Ces lieux, appelées communément « salles de shoot », ont vu le jour pour aider les toxicomanes à consommer dans une plus grande sécurité et les accompagner vers le sevrage. Le 15 septembre, le Premier ministre Jean Castex a donné son autorisation à la maire de Paris, Anne Hidalgo, pour que quatre nouvelles salles puissent ouvrir dans la capitale. Un signe encourageant pour le maintien de ces dispositifs.

Les SCMR existent en France depuis la loi du 26 janvier 2016 qui les autorise pour une période de six ans à compter de l’ouverture de la première salle.

Proposition de pérennisation

Chargés d’une mission sur la question en vue du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), les députés LREM Caroline Janvier et LR Stéphane Viry considèrent que le dispositif légal autorisant les SCMR « doit être maintenu ». Et, « personne en commission (des affaires sociales de l’Assemblée, NDLR) n’a apporté d’objection à notre point de vue », soulignent-ils. Ces salles, qui ont prouvé leur utilité, doivent faire l’objet d’une vigilance sur le choix du lieu d’implantation, tempèrent les députés. Il faut, en effet, prendre en compte la parole des riverains.

La chaine parlementaire (LCP)

Prise en charge de la toxicomanie

Les dispositifs doivent offrir des services de soins sociaux et médico-sociaux aux toxicomanes avec une véritable prise en charge et un accompagnement vers le sevrage. La coordination entre les acteurs de terrains (ARS, préfecture, mairie, associations, riverains, etc.) doit être primordiale. Les deux rapporteurs proposent des pistes d’évolution, comme l’ouverture de salles de consommation à l’intérieur même des centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (Caarud) ou la mise en place de dispositifs mobiles.

Ces salles ont pour vocation d’accueillir en priorité des publics très précarisés et éloignés des soins.

Les parlementaires espèrent qu’un article du prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale traitera de l’avenir des salles de consommations à moindre risque.

Il existe des salle de consommation en Suisse, en Allemagne, en Espagne, aux Pays-Bas, au Portugal. En France, la première a été ouverte en 2016 dans le Xe arrondissement de Paris.