Maladies chroniques et santé bucco-dentaire, c’était le thème du XVIe Colloque national de santé publique organisé par l’Union française pour la santé bucco-dentaire (Ufsbd).
« Ouvrez la bouche d’un patient diabétique. Vous y trouverez une fois sur deux une maladie parodontale. » Pour Gérard Raymond, secrétaire général de la Fédération française des diabétiques, il est temps de s’intéresser à cette sixième complication du diabète que sont les maladies parodontales. Ces dernières ont dues à des bactéries qui provoquent des maladies inflammatoires chroniques, atteignent le tissu profond jusqu’à provoquer une destruction osseuse, très invalidante.
On le sait peut, mais les malades chroniques ont, plus que les autres, des problèmes bucco-dentaires et les connaissances scientifiques dans ce domaine ne cessent d’évoluer. Aussi, pour Sophie Dartevelle, présidente de l’Ufsbd, il est temps de passer du constat aux actes.
Le Dr Charles Micheau, attaché de consultation à l’hôpital Rotschild, en témoigne : « Les inter-relations entre diabète et maladies parodontales sont importantes, surtout en ce qui concerne les formes sèvères, qui touchent 20 % de la population. Deux facteurs accroissent la prévalence de ces maladies : le diabète, le tabac et probablement le stress. »
A l’inverse, prendre en charge une maladie parodontale permettrait de mieux réguler son diabète, car celle-ci participerait au déséquilibre insulinique des diabétiques.
Pour le Dr Micheau, il est donc indispensable que les personnes diabétiques aient un suivi avec un dentiste plus régulier que le restant de la population.
Mais des problèmes de taille demeurent : les soins parondotaux ne sont pas pris en charge par l’assurance-maladie et de nombreux diabétiques, pris en charge en Ald à 100 %, ne souscrivent pas à une mutuelle. Ne serait-il pas envisageable de faire entrer ces soins dans le cadre de la prise en charge des Ald pour les personnes diabétiques ? s’interrogent les praticipants au colloque. D’autre part, les malades diabétiques, mais également les dentistes, semblent mal informés de cette relation.
Un mauvais état bucco-dentaire aurait également une incidence sur les maladies cardiaques… Les bactéries de la bouche se diffusant par la circulation sanguine viendraient coloniser les lésions d’athéroscléroses préexistantes.
Pour une bonne hygiène dentaire
– Il faut se brosser les dents régulièrement.
– Utiliser des bains de bouche (au moins trente secondes) et du fil dentaire pour limiter les bacteries sur les muqueuses de la langue qui se propagent ensuite sur les amygdales et dans le reste de l’organisme. Si celui-ci est immuno déprimé, comme chez le diabétique, mais aussi dans un bon nombre d’autres maladies, l’organisme ne pourra plus faire face.
– Faire pratiquer très régulièrement un détartrage.