Le Conseil économique, social et environnemental considère que le prix des médicaments innovants est trop élevé et qu’ils ne peuvent pas être accessibles au plus grand nombre.
Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) s’engage sur le problème des traitements innovants qu’il considère comme étant trop chers. Il fait des propositions à la ministre de la Santé, Marisol Touraine.
Faire entendre raison aux laboratoires
Un traitement contre l’hépatite C vendu 41 000 euros pour trois mois, ce n’est plus possible. « L’augmentation des prix des médicaments innovants conduit à une hausse prévisible des dépenses de santé, remet en cause leur soutenabilité et soulève le risque de sélection des malades », explique le Cese. « Les prix demandés par les industriels sur certains produits sont trop élevés » et « le régulateur n’a pas les moyens juridiques de limiter les hausses de prix », rajoute le Conseil. Il constate que « les industriels ont la visibilité de leur politique sur les différents marchés européens et utilisent les différences de règles entre ces pays pour obtenir des prix élevés, alors que de son côté le régulateur ignore le montant des remises pratiquées dans les différents pays ».
Régulation des prix donc, demande le Cese, mais aussi plus de transparence à tous les niveaux de décision : industriels du médicament, laboratoires, instances gouvernementales… Et pourquoi pas impliquer les associations de malades pour débattre des prix ?
De leur côté, les associations de malades et Médecins du monde se réjouisssent que ce débat sur l’accès des traitements pour tous fasse son chemin et souhaitent que la France puisse recourrir à la licence d’office comme le prévoit l’article L613-16 du Code de la propriété industrielle. C’est-à-dire autoriser des laboratoires pharmaceutiques concurrents à produire des génériques bien moins chers pour les patients.
Ce problème de la cherté des traitements innovants concerne l’hépatite C mais aussi le cancer.