« Je tente d’apporter des réponses, même si ces actions sont de la taille du colibri », Michel, 70 ans, militant mutualiste

Dans le cadre de notre série de podcasts sur les origines de l’engagement, nous sommes partis à la rencontre de militants mutualistes. Voici le portrait sonore de Michel. Nous l’avons rencontré dans la salle d’attente d’un centre de santé mutualiste, incarnation, pour lui, de la démarche solidaire du mutualisme.

Parler du militantisme à travers son expérience personnelle lui semblait pourtant déplacé. A ses yeux, les mouvements qu’il défend sont des œuvres communes dépassant les individualités. Michel a finalement accepté de se prêter à l’exercice.

Régler les problèmes collectivement

« Même après cinquante ans de militantisme, évoquer cette expérience d’un point de vue personnel est un exercice difficile pour moi. Je peux volontiers vous présenter les mouvements que j’ai défendus : la JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne, NDLR), le syndicalisme, puis le mutualisme depuis maintenant près de trente ans. Mais il me semble presque incongru de parler de soi plutôt que des causes défendues…

Et cette puissance du collectif m’a d’ailleurs été révélée très tôt, lors de mon premier emploi comme menuisier. L’artisan chez lequel je travaillais ne respectait pas les droits de ses apprentis et, indigné par sa conduite, je suis allé le voir pour protester. Mais cet élan de courage n’a servi à rien puisque je me suis fait licencier sans aucun recours possible. Une fois le choc encaissé, je me suis dit que les problèmes devaient être réglés collectivement. D’où l’importance de s’engager dans des mouvements. »

Parler du militantisme à travers son expérience personnelle lui semblait déplacé. A ses yeux, les mouvements qu’il défend sont des œuvres communes dépassant les individualités. Mais dans la salle d’attente d’un centre de santé mutualiste, incarnation, pour lui, de la démarche solidaire du mutualisme, Michel a finalement accepté de se prêter à l’exercice. © LAHCÈNE ABIB

Le Mirail par conviction

« Mon père était infirmier et engagé politiquement et syndicalement. Il venait régulièrement en aide à nos voisins du Mirail, à Toulouse. Lorsque j’ai rencontré mon épouse, nous avons fait le choix de rester dans ce quartier populaire par conviction, pour participer à sa mixité sociale. L’humain a toujours été au centre de mes préoccupations. Et pour contribuer à répondre aux urgences sociales et sanitaires, je me suis engagé en mutualité.

Car il existe des solutions mutualistes, comme le centre dentaire dont je suis gestionnaire. Notre démarche militante repose notamment sur le tiers payant, qui permet aux patients de ne pas avancer de frais. Et sur les tarifs abordables affichés, qui participent à réguler l’offre dentaire aux alentours. »

Mouvement d’éducation

« Ce qui me rend le plus fier, c’est d’avoir tenté d’apporter des réponses, même si ces actions s’avèrent modestes, souvent de la taille du colibri. Par exemple, dès que j’en ai l’occasion, je me rends dans la salle d’attente du centre dentaire pour échanger avec les patients. Afin de les renseigner sur leurs droits et leurs démarches administratives, et de parler avec eux de notre système de santé… Pour moi, la mutualité est un véritable mouvement d’éducation. En tant que militant, nous avons une certaine expertise sur les questions de santé et de protection sociale qu’il me semble important de transmettre à mon tour. »


LES PODCASTS DE LA SÉRIE SUR LES ORIGINES DE L’ENGAGEMENT ET TOUS LES TÉMOIGNAGES DES MILITANTS MUTUALISTES SONT A RETROUVER EN CLIQUANT SUR CE LIEN OU SUR L’IMAGE CI-DESSOUS.

Pourquoi a-t-on un jour envie de s’engager ? Pour quelles causes ? A travers quelles actions ? La rédaction de Viva est allée poser la question aux militants mutualistes. Une série à lire et à écouter en podcasts. Martine, Pierre, Argentine, Annaël et Michel ont bien voulu raconter leur histoire. Ils sont âgés de 29 à 70 ans et viennent de toute la France. L’origine de leur engagement est à chaque fois différente, mais tous sont animés par la même conviction.