
Dans le cadre de notre série de podcasts sur les origines de l’engagement, nous avons rencontré Eric Chenut. Le président de la Fédération nationale de la Mutualité Française (FNMF) se définit avant tout comme militant mutualiste.
Pour évoquer son parcours et les rencontres qui l’ont amené à s’engager, au moment de ses études, il nous a reçus au siège parisien de la Mutualité Française. En marge du congrès de son mouvement qui se tient du 7 au 9 septembre 2022 à Marseille. Un événement dont le thème est justement celui de l’engagement.
Pourriez-vous nous rappeler les fondements du mouvement mutualiste ?
Eric Chenut : La mutualité ce n’est pas juste un guichet payeur… C’est une idée. Celle de ne jamais être contraint, en cas d’accident de la vie ou de pépin de santé, à devoir renoncer à son projet de vie personnel ou familial. Parmi les moyens mis en œuvre, les centres de santé mutualistes apportent par exemple des réponses utiles et concrètes.
Qu’est-ce qu’être militant mutualiste ?
Eric Chenut : Pour moi, être militant mutualiste, c’est avoir la capacité d’agir concrètement sur la santé, sur son environnement personnel, professionnel, familial… C’est une intention vis-à-vis des autres. Et la possibilité de faire ensemble, en premier lieu à l’échelle locale. Notamment pour faire connaître tous les services de soins et d’accompagnements mutualistes qui existent dans ce secteur, et pouvoir ainsi orienter vers ces dispositifs ceux qui en ont besoin.

De quelle manière le mouvement existe-t-il au sein de la société ?
Eric Chenut : Nous sommes acteurs du mouvement social. Nous interagissons avec les militants, les élus ou les salariés. Aujourd’hui, alors que la société s’avère particulièrement fracturée et fragmentée, il est essentiel de montrer que le mutualisme représente une solution.
Quelles sont les raisons, les motivations, qui amènent les militants à s’engager ?
Eric Chenut : Je crois que chaque militant a sa propre motivation. L’entrée en mutualité se fait d’ailleurs souvent par capillarité. Il s’agit rarement d’un militantisme premier. Ce sont généralement des gens qui avaient déjà un engagement syndical, associatif, politique… J’ai moi-même d’abord été un étudiant syndiqué avant de m’engager en mutualité.
Comment avez-vous découvert le mutualisme ?
Eric Chenut : Un peu par hasard, à l’occasion de mes études, lors d’une action de prévention sur le sida qui était organisée par des mutualistes. J’ai donné un coup de main sur une autre opération de prévention, puis une autre encore… Les hommes et les femmes que j’ai rencontrés à ce moment-là m’ont donné envie de m’intéresser à la chose publique et m’ont fait grandir. Très rapidement, le mutualisme est devenu mon engagement principal, tout simplement parce que j’avais la sensation de m’y réaliser et d’être vraiment en capacité d’agir. Et le bonheur de faire aboutir un combat est bien plus grand lorsque l’on a lutté collectivement.