L’Observatoire de la laïcité édite un Guide sur la laïcité et la gestion du fait religieux dans les établissements publics de santé, histoire de rappeler qu’à l’hôpital public le principe de laïcité implique la neutralité des agents du service public, mais qu’il garantit aussi la liberté religieuse des patients.
Est-ce si compliqué de gérer le fait religieux à l’hôpital public ? Oui, à en croire le personnel hospitalier qui fait remonter de plus en plus de témoignages à sa hiérarchie, ces dernières années. Pour faciliter leur travail, l’Observatoire de la laïcité, instance placée auprès du Premier ministre, édite un « guide sur la laïcité et la gestion du fait religieux dans les établissements publics de santé » rappelant le cadre juridique et la jurisprudence.
Comment s’applique le principe de laïcité à l’hôpital ?
Le guide de l’Observatoire rappelle une série de règles s’appuyant sur les textes de loi et la jurisprudence. En effet, le principe de laïcité implique la neutralité des agents du service public, il garantit aussi la liberté religieuse des patients. Pour appuyer les textes, le guide donne des exemples concrets.
Côté patient, le cas le plus courant est le refus des femmes de se faire examiner par un médecin homme. L’Observatoire rappelle que le droit de choisir son praticien ne s’applique pas en « situation d’urgence ». Pour les parents qui refusent que leur enfant mineur soit transfusé alors qu’il s’agit d’une urgence vitale, l’équipe médicale « devra procéder à la transfusion nécessaire à la survie » du patient.
Côté soignant : une chirurgienne d’un Chu peut-elle porter le foulard lorsqu’elle procède aux visites postopératoires de ses patients ? Réponse du guide : non, en tant qu’agent public, « elle ne peut porter de signes religieux durant son temps de travail ».
Et sinon, sapin de Noël ou pas ? Le guide tranche : « Un sapin de Noël, qui est à l’origine une tradition païenne, n’est pas considéré comme un signe ou un symbole religieux, mais le symbole d’une fête largement laïcisée. »
Côté usagers, ils « ont droit au respect de leurs croyances et doivent être mis en mesure de participer à l’exercice de leur culte ». « Sous réserve, précise l’Observatoire, des contraintes découlant des nécessités du bon fonctionnement du service et des impératifs d’ordre public, de sécurité, de santé et d’hygiène. »
Tout prosélytisme est en revanche interdit aux professionnels comme aux aumôniers et aux usagers.