Le gouvernement peut mieux faire pour lutter contre la pauvreté

« La lutte contre la pauvreté n’est pas une priorité du gouvernement », d’après le collectif Alerte, qui regroupe les principales associations de lutte contre l’exclusion.

« Le plan initial donnait beaucoup d’espoir, mais nous avons l’impression que la lutte contre la pauvreté n’est plus un objectif gouvernemental prioritaire, regrette François Soulage, président du collectif associatif Alerte contre l’exclusion, lors du bilan présenté mercredi 17 février.

« La lutte contre la pauvreté est au point mort »

Tandis que 8,6 millions de personnes en 2014, soit 14,2 % de la population française, étaient considérées comme pauvres, le plan de lutte contre la pauvreté, lancé en 2013, n’a pas permis de stopper la hausse de la pauvreté mais l’a sans doute fortement ralentie, reconnaît le collectif Alerte. Mais le compte n’y est pas. De nombreuses insuffisances et des retards persistent. Le collectif revendique des actions concrètes, comme le fait que la cible de la prime d’activité soit significativement relevée. Les résultats en matière d’emploi, d’hébergement et de logement restent hélas, comme les deux années précédentes, un échec grave.

Une violence qui monte

Chômage de longue durée, voire sur plusieurs générations, difficulté à se loger, état de santé qui se dégrade… l’ascenseur social ne fonctionne plus et les exclus, notamment dans les cités, les quartiers défavorisés des grandes ville, savent qu’ils ne seront jamais « comme les autres ». Il y a là une source de souffrance forte, qui peut hélas conduire à une société plus violente, avertit le collectif. « Le taux de pauvreté n’augmente pas mais sur le terrain, la situation se dégrade, poursuit François Soulage. Avec le plan on pouvait imaginer sortir de la situation, on n’a fait que la stabiliser. »

Des ministères moins concernés

Alerte regrette une moins bonne cohésion entre les différents interlocuteurs des ministères concernés et des contacts moins réguliers. Les réunions se sont espacées, les mesures ne sont plus discutées, par exemple celles sur le droit d’asile. « Nous n’arrivons plus à faire part de ce que nous vivons sur le terrain pour faire évoluer la législation », renchérit François Soulage.