Don d’organes : encore beaucoup d’idées reçues

Journée du don d'organe le 22 juin 123RF©
Journée du don d'organe le 22 juin 123RF©

La Journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe, célébrée comme chaque année le 22 juin, est l’occasion de faire le tour des questions et des idées reçues sur cet acte si particulier.

L’Agence de la biomédecine, qui organise cet événement, souhaite clarifier des idées reçues sur le don d’organes : que dit la loi, quelle place pour la famille ? On fait le point.

La loi française

Depuis 1976, la loi française prévoit que nous sommes tous des donneurs d’organes potentiels à notre mort, sauf si nous avons exprimé de notre vivant notre refus de donner. Pour savoir si un tel refus a été exprimé par le défunt, l’équipe médicale commence vérifier si celui-ci est inscrit sur le registre national des refus. Si le défunt n’y est pas inscrit, l’équipe médicale interroge sa famille pour savoir si leur proche avait exprimé, de son vivant, son opposition par écrit ou de manière orale. D’ailleurs, depuis 2018, l’Agence de la biomédecine a choisi de ne plus diffuser la carte de donneur d’organes qui pouvait induire en erreur sur cette loi. Pourtant, près de 18% des Français pensent qu’elle est encore nécessaire.

D’autres questions délicates

  • Comment assure-t-on le respect du corps et la restitution à la famille ? « Le prélèvement des organes et des tissus est un acte chirurgical effectué avec le même soin que pour une personne en vie. Les incisions sont refermées et recouvertes par des pansements et si besoin, des prothèses artificielles sont mises pour que l’aspect du corps ne change pas », précise l’Agence de biomédecine. Une fois l’opération effectuée, le corps est habillé et rendu à la famille, qui peut réaliser les obsèques qu’elle souhaite. Les frais liés à la restauration du corps sont pris en charge par l’établissement qui s’est occupé du prélèvement.

En revanche, les soins relatifs aux funérailles et à la conservation du corps restent à la charge de la famille.

  • Une personne âgée peut-elle donner ses organes, à sa mort ? Un donneur de 96 ans a donné son foie, à sa mort, en 2019. Exceptionnel ? « Pas tellement, répond l’Agence de biomédecine, 18 donneurs de rein avaient plus de 90 ans entre 2011 et 2020. En effet, il n’y a pas de contre-indication au don liée à l’âge. C’est surtout l’état des organes qui compte, et il dépend beaucoup des conditions dans lesquelles la personne est décédée et de son hygiène de vie.

Les donneurs prélevés âgés de plus de 65 ans représentaient 40% des donneurs en 2020.

Agence de la biomédecine
  • Le don de tissu permet-il aussi de sauver des vies ? Une personne décédée peut également donner des tissus : les cornées (fines membranes situées à la surface des yeux), ou encore des os, des artères, des veines, de la peau, des valves cardiaques, des tendons… Ces greffes de tissus permettent par exemple de sauver la vie des grands brûlés (greffe de peau), de redonner la vue aux personnes malvoyantes (greffe de cornée), de reconstruire une anatomie permettant au patient de marcher à nouveau (greffe d’os), de remplacer une prothèse d’aorte infectée (greffe d’artère). Le don de tissus est tout aussi important que le don d’organes.