La participation des médecins aux gardes diminue

Salle d'attente dans un centre médical
Le nombre de médecins volontaires pour les gardes baisse en France. ©123RF

La participation des médecins généralistes aux gardes en soirée, la nuit et le week-end est « reparti à la baisse », selon un rapport du Conseil national de l’ordre des médecins.

Après un léger rebond en 2020 (+ 0,5 %) au début de la crise sanitaire du Covid-19, le Conseil national de l’ordre des médecins (Cnom) constate une baisse du « taux de volontariat » (- 0,8 %) l’an dernier. Aujourd’hui, ils sont seulement 38 % des médecins à participer à la permanence des soins. En 2014, ils étaient 67 %.

24 472 est le nombre de médecins volontaires pour participer à la permanence des soins ambulatoires en 2021, sur un total de 63 231.

Cnom

Disparités territoriales

Ces chiffres cachent de fortes disparités sur le territoire. La participation est de 82 % dans les Vosges et seulement de 6 % à Paris. Là, cette « permanence des soins » est l’apanage « d’associations de type SOS Médecins ». Les praticiens ont dû couvrir des « territoires de garde » toujours plus vastes. Signe d’une « dégradation » qui se traduit souvent par « un faible nombre » de volontaires. Dans 20 % des secteurs, ils étaient moins de cinq à se partager la tâche.

Résultats : entre 2020 et 2021, l’ordre constate une diminution de 7,7 % du nombre de territoires de permanence des soins en soirées. De 2,6 % durant les week-ends et les jours fériés, et de 13 % en nuits profondes. Seuls 23 % des territoires étaient couverts en nuit profonde l’an dernier. Dans 35 départements (six de plus qu’en 2020), il n’y a plus un seul médecin de garde après minuit.

Manque de volontaires

Première cause de ce manque de médecins volontaires : la baisse de la démographie médicale. Le rapport du conseil de l’ordre évoque également un « désengagement » multifactoriel :

  • burn out ;
  • éloignement des secteurs ;
  • faible rémunération (de 50 à 200 euros le forfait d’astreinte de 4 heures) ;
  • fiscalité trop lourde.

Pistes de réflexion

Le Cnom plaide pour la mise en place de sites dédiés aux gardes. Mais aussi l’extension de la permanence des soins au samedi matin. La mise en place de dispositifs de transports des patients. La création de dispositifs spécifiques aux prises en charge en Ehpad et l’usage de la télémédecine.