Changer le regard sur l’obésité

Journée de l'obésité le 4 mars 123RF©
Journée de l'obésité le 4 mars 123RF©

La Journée mondiale contre l’obésité, qui a lieu le 4 mars, est l’occasion de dénoncer les discriminations fréquentes dont font l’objet les personnes en grand surpoids. Et ceci au travail, à l’école, dans la famille…

Les personnes obèses, particulièrement éprouvées par la Covid-19, sont aussi victimes de nombreuses et fréquentes discriminations dans la sphère publique, le milieu médical, professionnel, scolaire… d’après un sondage Odoxa réalisé pour la Ligue contre l’obésité.

1 femme obèse sur 2 victime de discrimination

En France, l’obésité touche près de 7 millions de personnes, soit environ 15 % (en 1980, c’était 6 %) de la population. Et beaucoup souffrent de préjugés tenaces sur leur poids et de discriminations dans toutes les sphères de la société.

D’après le sondage de la Ligue contre l’obésité, ces nombreuses discriminations se produisent dans l’espace public (50 %) mais aussi dans le domaine scolaire (45 %) ou professionnel et, dans une moindre mesure, dans le cercle familial (22 %) ou dans le secteur médical (19 %).

Un chiffre est particulièrement alarmant : près d’une jeune femme obèse sur deux (47 %) rapporte des discriminations. Les adolescentes obèses sont particulièrement touchées (54 % parmi celles âgées de 14 à 17 ans).

En tout, 45 % des jeunes de 18 à 24 ans atteints d’obésité sont concernés ou ont subi des discriminations, soit une dizaine de points de plus que la moyenne des jeunes en général.

Même les enfants obèses subissent des discriminations (à l’école mais aussi dans la famille) : 4 fois plus souvent que les autres, souligne l’étude.

Les ravages de la grossophobie

La grossophobie, c’est-à-dire cette stigmatisation et discrimination envers les personnes obèses ou en surpoids, est « terriblement douloureuse pour les victimes et fait des ravages : risque de dépression plus élevé, détérioration de l’estime de soi, augmentation de la probabilité de souffrir de troubles du comportement alimentaire, suivi médical défaillant, déscolarisation des enfants, désocialisation des adultes… », explique Agnès Maurin, directrice cofondatrice de la Ligue contre l’obésité. Le verdict est sans appel : « La grossophobie, c’est la mise en accusation de l’apparence physique. » Et, parfois elle détruit.
D’où « l’ampleur de la tâche à accomplir. Celle qui consiste à changer le regard sur l’obésité. En lui reconnaissant son statut de maladie chronique, et, de toute urgence, en obtenant le respect pour ceux qui en souffrent », conclut Agnès Maurin.

Pour la seconde année consécutive, la Ligue contre l’obésité organise la Journée mondiale contre l’obésité en France les 4, 5 et 6 mars 2021.