Bientôt des médicaments délivrés à l’unité

médicament à l 'unité, pharmacie, gaspillage 123RF©
médicament à l 'unité, pharmacie, gaspillage 123RF©

Au plus tard le 1er janvier 2022, on pourra délivrer certains médicaments à l’unité. Une mesure adoptée par les députés en première lecture, le 13 décembre, qui vise à lutter contre le gaspillage mais qui ne rassemble pas tous les suffrages.

Le gouvernement a voté un amendement qui prévoit la délivrance à l’unité de certains médicaments, « lorsque leur forme pharmaceutique le permet », au plus tard le 1er janvier 2022. La liste des traitements concernés sera fixée par arrêté.  Et un décret devrait aussi préciser « les modalités de conditionnement, d’étiquetage, d’information de l’assuré et de traçabilité ». Cette mesure est engagée pour lutter contre le gaspillage. En effet, chaque année, un Français gaspillerait en moyenne 1,5 kg de médicaments, selon l’Institut international de recherche anti-contrefaçon de médicaments (Iracm).

Une mesure qui ne fait pas l’unanimité

Relativement bien admise par les Français, cette mesure est largement contestée par les pharmaciens et les industries du médicament qui dénoncent une « fausse bonne idée ». Ils pointent le problème économique totalement oublié, d’après eux : « A ce jour, aucune rémunération du pharmacien n’est prévue. Or, aucun pharmacien ne pourra s’engager dans la dispensation à l’unité sans contrepartie financière. » Les syndicats de pharmaciens avancent également les problèmes sanitaires et la traçabilité des produits que suppose la vente à l’unité.

En théorie, la vente à l’unité permettrait aux patients de stocker moins de médicaments chez eux, d’éviter les accidents domestiques, le gaspillage et la pollution de l’environnement.

A noter : Marisol Touraine, ancienne ministre de la Santé, avait expérimenté en 2014 la vente à l’unité de 14 antibiotiques, dans une centaine de pharmacies qui se sont portées candidates à travers les quatre régions retenues par le ministère : l’Ile-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Lorraine et le Limousin. Mais l’expérience n’a pas convaincu et s’est arrêtée un an plus tard.