Troubles « dys » : de nombreux freins à la prise en charge

© Émile Loreaux

Le corps médical a longtemps considéré qu’il s’agissait de problèmes psy… Mais la recherche a récemment confirmé que les « dys » sont des troubles du neurodéveloppement. Or, la France accuse toujours autant de retard.

Dans le cerveau d’une personne “dys”, l’information ne va pas du point A au point B. Au lieu de rejoindre cette “autoroute” comme c’est le cas pour la majorité des gens, elle ira se perdre dans toutes les départementales. » Présidente de la Fédération française des « dys », Nathalie Groh se bat contre les a priori qui existent sur ces dysfonctionnements du neurodéveloppement.

« Les enfants “dys” ne manquent ni d’éducation ni de bonne volonté. Leur particularité est qu’ils ne parviennent pas à reproduire des tâches qui semblent pourtant faciles, comme marcher ou s’habiller. Alors que pour les autres, il suffit de les avoir vues une ou deux fois pour les assimiler. Les dysphasiques auront du mal, par exemple, à automatiser tout ce qui a trait au langage. Pour les dyspraxiques, ce seront les gestes moteurs. Les dyscalculiques, dyslexiques et dysorthographiques auront quant à eux des difficultés avec les apprentissages de l’école. »

Il n’est pas possible de leur demander de faire encore plus d’efforts. C’est comme si on attendait d’un myope qu’il puisse lire sans lunettes 

Domitille Gras, neuropédiatre

S’ils concernent environ 10 % la population, soit 7 millions de personnes, les troubles « dys » restent pourtant globalement méconnus. Seule la dyslexie est aujourd’hui mieux identifiée par le grand public, certainement parce que les scientifiques ont commencé à la décrire dès la fin du XIXe siècle. 

Idées préconçues

Mais malgré cette meilleure connaissance, les dyslexiques, comme tous les autres « dys », ont longtemps souffert d’idées reçues. « Leurs empêchements étaient systématiquement associés à des difficultés psychologiques ou à des problèmes sociaux : des parents pas assez présents, ou trop sur leur dos… Ce qui a causé beaucoup de retard dans les mentalités en France », explique Nathalie Groh.

Il faudra attendre 2018 pour que les « dys » soient en effet officiellement reconnus comme étant des troubles du neurodéveloppement, alors que d’autres pays avaient fait cette démarche dès 2013. 

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