Traitement hormonal de la ménopause : du nouveau

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Une nouvelle étude sur le traitement hormonal de la ménopause (Thm) prouve que celui-ci n’est pas néfaste pour la santé des femmes. Il n’a pas non plus augmenté la mortalité par cancer.

Une nouvelle étude à long terme sur le traitement hormonal de la ménopause (Thm) prouve que ce dernier n’est pas néfaste pour la santé des femmes et vient contredire l’étude de 2002 qui avait sonné l’arrêt du traitement pour des millions de femmes.

2002, le séisme

En 2002, l’étude Women Health Initiative (Whi), réalisée à grande échelle, avait révolutionné la vie de millions de femmes qui prenaient le Ths. En effet, les résultats avaient démontré que celles qui étaient sous Ths avaient un risque d’infarctus du myocarde, d’embolie pulmonaire et de cancer augmenté. Pourtant, de nombreux experts, en France notamment, avaient dénoncé les limites de cette étude : un schéma thérapeutique non retrouvé en France (le traitement diffère), une population âgée (63 ans) en moyenne, un risque cardio-vasculaire élevé des participantes…

Malgré tout, les gynécologues, au nom du principe de précaution, avaient abandoné la prescription du Thm, bouleversant la vie de milliers de femmes ménopausées qui trouvaient des bénéfices dans ce traitement (arrêt ou diminution notable des bouffées de chaleur, retard du vieillissement cutané…)

En France, la prescription de Thm s’est effondrée passant de 38  des femmes ménopausées avant 2002, à 8 % actuellement.

Nouvelle étude, nouvel espoir

Mais une nouvelle étude élaborée sur 23 347 femmes supplémentaires suivies pendant dix-huit ans, a rendu ses résultats : pas de sur-risque de mortalité cardio-vasculaire, d’Avc, de risque veineux ou d’augmentation de cancer du sein ou de l’utérus. D’autres études (danoise, finlandaise…) ont confirmé ces résultats.

Concernant le cancer du sein, l’étude de cohorte française E3N (Breast Cancer Res Treat 2008;107:103‐11) sur plus de 80 000 femmes a montré que le Thm par estradiol naturel et progestérone (micronisée) n’augmente pas le risque de cancer du sein.

Voilà qui est donc rassurant pour les femmes qui souffrent de bouffées de chaleur qui leur gâchent la vie. Le Thm, s’il est pris au début de la ménopause, améliore leur qualité de vie sans risque pour leur santé.

Etude en anglais sur jamanetwork.com/journals/jama/article-abstract/2653735