Téléconsultation : qu'en pensent les Français ?

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Dans le cadre du développement des pratiques de télémédecine en France, la téléconsultation médicale est remboursable par l’Assurance Maladie au même titre qu’une consultation classique depuis le 15 septembre 2018. Dans ce contexte, Livi service de consultation par téléphone ou visio) a sollicité Harris Interactive afin de réaliser une enquête visant à mieux comprendre la perception qu’ont les Français de cette pratique en plein essor.

 

  • De manière générale, la plupart des Français ont déjà entendu parler de la téléconsultation médicale (86%). Ils sont encore plus nombreux parmi les personnes âgées de 50 ans et plus (94%), celles issues de catégories aisées (91%) et les plus diplômées (93%). Les évocations spontanées les plus associées à la notion de téléconsultation sont ses aspects « pratique » et « rapide », ainsi que sa capacité à apporter une solution au problème des « déserts médicaux ».
    Néanmoins, si le terme de « téléconsultation médicale » est bien connu dans l’ensemble, la connaissance de ce qu’elle recoupe est largement perfectible. Ainsi, si près de 9 Français sur 10 en ont déjà entendu parler, seuls 59% disent voir précisément ce dont il s’agit. Ils ne sont même que 37% à se sentir globalement bien informés sur ce type de pratique .
     
  • Dans les faits, au-delà des doutes qu’ils expriment sur leur niveau d’information, la majorité des Français semblent connaître les grands principes de la téléconsultation médicale. Ainsi, 84% d’entre eux savent qu’elle est réalisée par un médecin diplômé, 73% qu’elle est remboursée par la Sécurité sociale (ce qui est effectif depuis septembre 2018), 70% qu’elle permet d’obtenir une ordonnance médicale et 69% qu’elle permet d’obtenir et réaliser un rendez-vous médical en quelques minutes.
    En revanche, le flou est de mise en ce qui concerne les prix (seuls 59% savent que la téléconsultation est réalisée au même tarif qu’une consultation classique) et les horaires (51% pensent qu’elle permet d’obtenir un rendez-vous médical à n’importe quel moment de la journée ou de la nuit). Et un point d’interrogation est posé sur le statut et la légitimité de la téléconsultation : seuls 36% des Français considèrent qu’elle a la même valeur qu’une consultation classique.
    De manière générale, les plus âgés se montrent mieux informés sur la plupart des caractéristiques de la téléconsultation (médecin diplômé, remboursement, mise à disposition d’une ordonnance…). En revanche, les jeunes associent un peu mieux que leurs aînés la téléconsultation à une forme de souplesse (rendez-vous obtenu et réalisé en quelques minutes, horaires élargis de la consultation).

Une pratique jugée plutôt positive mais pas miraculeuse pour fluidifier le système de santé

  • La téléconsultation bénéficie d’une bonne image car elle est perçue comme une solution permettant de pallier certaines des difficultés actuelles du système de santé. Ainsi, 81% des Français estiment que son développement serait efficace pour permettre aux personnes de consulter un médecin plus facilement et 73%  pour lutter contre les déserts médicaux. Par ailleurs, 72% estiment qu’elle permettrait de lutter efficacement contre l’engorgement des urgences des hôpitaux, en proposant une solution alternative.
     
  • Au final, 60% des Français estiment que le développement de la téléconsultation médicale serait efficace pour améliorer le fonctionnement du système de santé. Un résultat positif mais nuancé qui montre que la téléconsultation est perçue comme une solution partielle à certaines difficultés, mais non comme un « remède miracle » à tous les problèmes du système de santé.
    63% des Français se déclarent favorables au développement de cette pratique. Auprès de certaines populations, comme les personnes âgées de 35-49 ans (69%), les catégories aisées (71%) ou les plus diplômés (71%), l’engouement s’avère plus fort. Parmi les populations plus réticentes que la moyenne, se trouvent les Français de 65 ans et plus, les personnes issues des catégories populaires, et les habitants de zones rurales.

Pour encourager le recours à la téléconsultation, des barrières à lever

  • Si 63% des Français se disent favorables au développement de la téléconsultation, il reste un hiatus entre cette posture et le fait d’envisager réellement de recourir à ce mode de consultation pour soi-même : un peu plus d’un Français sur deux (52%) s’y dit prêt aujourd’hui
  • Dans le détail, face à différents cas de figure précis, la plupart des Français trouvent au moins une raison d’envisager une téléconsultation. Parmi les raisons pour lesquelles les Français pourraient le plus accomplir un acte de consultation à distance, on retrouve la demande d’un conseil médical (72%), le renouvellement d’une ordonnance (71%), la consultation lors d’une absence du domicile (67%), l’indisponibilité du médecin traitant (66%) ou les problèmes de santé jugés peu graves (66%), c’est-à-dire des motifs avant tout d’ordre pratique ou mineurs.
    Ils sont beaucoup moins nombreux, en revanche, à pouvoir envisager la téléconsultation pour un enfant malade (43%) ou un problème de santé dont ils ont peur de la gravité (31%), des situations suffisamment importantes selon eux pour ne pas pouvoir se passer d’un rendez-vous « en direct » avec un médecin.
     
  • Parmi les éléments qui pourraient le plus inciter à pratiquer une téléconsultation, on retrouve trois arguments majeurs : le fait de ne pas avoir à se déplacer (32%), le fait de pouvoir consulter un médecin en dehors des horaires d’ouverture habituels des cabinets (26%) et le fait de pouvoir se rassurer rapidement sur un possible problème de santé (25%). 
  • En revanche, parmi les différents écueils auxquels se heurte la téléconsultation, un type de frein l’emporte sur tous les autres : l’absence de contact en direct avec un médecin et l’impact supposé sur la qualité de la consultation médicale. En effet, l’impossibilité de se faire ausculter  par le médecin (50%) et le besoin d’avoir un contact direct avec le praticien (36%) sont les deux raisons citées comme pouvant le plus dissuader de pratiquer une téléconsultation.