Réduire les maladies professionnelles dans l'industrie

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50 propositions sont avancées par la commisssion sociale de l’Assemblée nationale pour réduire les risques de maladies professionnelles dans l’industrie.

Trois millions de personnes travaillent dans l’industrie en France et souvent dans des conditions qui mettent à mal leur santé. La commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, a présenté cinquante propositions dans un rapport afin de mieux prendre en compte les risques de pathologies professionnelles qui sont loin d’avoir disparu dans ce domaine.

Quelles maladies professionnelles ?

Les troubles musculosquelettiques (Tms) représentent 87 % des 48 762 nouvelles maladies professionnelles recensées en 2016. Les affections périarticulaires représentaient 90 % des troubles musculo squelettiques. Les lombalgies représentent 8 % des nouvelles victimes et les lésions chroniques des ménisques 1 %.

Bonne nouvelle : les cancers (1 778 en 2016) sont en légère diminution (-11 % pour les cancers liés à l’amiante, -10 % des hémopathies provoquées par le benzène et assimilés…) mais on assiste à une forte augmentation des lésions prolifératives de la vessie provoquée par les amines aromatiques, leurs sels et la n-nitrosodibutylamine (116 en 2016, soit 63 % en plus par rapport à 2012).

596 cas de maladies psychiques liées au travail ont été reconnus en 2016. Il s’agit de dépression pour 77 %, et de troubles anxieux et de stress post-traumatique dans 22 % des cas (respectivement 68 et 65 cas).

50 000 personnes en maladie professionnelle

Chaque année, ce sont environ 50 000 personnes qui se voient reconnaître une maladie professionnelle. Comment réduire ce nombre ? Parmi la cinquantaine de propositions, la commission sociale souhaite une meilleure prise en compte de la traçabilité des expositions professionnelles grâce au dossier médical partagé et de la politique de prévention. Aujourd’hui, l’obligation de prévention n’est pas respectée de la même manière dans l’ensemble des établissements industriels. Il faut également mieux informer les salariés des risques dus aux maladies profesionnelles car ils peuvent avoir des difficultés à faire le lien entre leur maladie et une exposition professionnelle à un risque, notamment du fait du décalage temporel qui peut exister entre l’exposition et l’apparition de la maladie. L‘information sur les droits du travailleur est aussi à développer.

Le rapport préconise aussi de réactiver l’obligation faite à tout médecin de signaler toute maladie pouvant avoir un caractère professionnel, confier à l‘Agence Santé Publique France la collecte et l’exploitation de ces données épidémiologiques, mettre en place des études épidémiologiques. On peuet lire dans les propositions de créer une école nationale de santé au travail, à partir du réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles.