L’Organisation mondiale de la Santé vient de diffuser un rapport sur l’état psychique de la population à travers la planète. Les chiffres communiqués le 17 juin dernier sont alarmants. Plus de 10 % de la population mondiale souffre de troubles mentaux. Et les suicides constituent aujourd’hui plus d’un décès sur 100… Pour l’OMS, chacun des États membres doit adapter sa politique de santé à cette urgence sanitaire.
« La dépression et l’anxiété ont augmenté de 25 % au cours de la première année de la pandémie. Alors que l’on recensait déjà près d’un milliard de personnes souffrant de troubles psychiques. » Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus ouvre le dernier rapport de l’institution, diffusé le 17 juin 2022, en insistant sur les répercussions psychiques dues au Covid-19. Et sur « son terrible bilan en termes de santé mentale ».
Une personne sur huit touchée par des troubles mentaux
La dernière étude d’envergure sur l’état de la santé psychique dans le monde, réalisée par l’OMS, datait de plus de 20 ans. Ce nouveau rapport met en avant l’ampleur des troubles mentaux à travers la planète. En effet, ces troubles touchent aujourd’hui « une personne sur huit. Et le suicide représente plus d’un décès sur 100 ». A titre d’exemple, les conclusions données par l’Organisation mondiale de la santé montrent que la schizophrénie concerne environ 1 adulte sur 200. « Les personnes souffrant de troubles schizophréniques ou d’autres troubles psychiques sévères meurent en moyenne 10 à 20 ans plus tôt que la population générale. Et la plupart du temps de maladies physiques évitables. »
Un coût extrêmement important
Au-delà de ces chiffres inquiétants, l’OMS met en avant les conséquences dramatiques pour l’économie de chaque pays. Les problèmes de santé mentale sont en effet « extrêmement couteux ». Notamment en raison des « pertes de productivité » qu’ils entraînent. Or, d’après le rapport, les réponses apportées par les gouvernements restent « insuffisantes et inadaptées ».
Non-respect des objectifs fixés par l’OMS
Pour améliorer la situation de la santé mentale à travers le monde, l’Organisation internationale a établi en 2013 un plan d’action globale, que chaque État membre s’est engagé à respecter. Or, l’étude publiée en juin 2022 met en évidence les difficultés d’application de ce programme. « Bien des pays n’ont pas les moyens de mettre en œuvre chacune des actions décrites dans le rapport. »
Renforcement des soins
Pour pallier ces manquements dans les politiques de santé internationales, l’OMS préconise plusieurs leviers d’amélioration. Parmi ces recommandations figurent le renforcement « des soins de santé mentale. De façon à ce que tout le spectre des besoins dans ce domaine soit couvert. Par un réseau de services et d’accompagnements accessibles, abordables et de qualité ». En conclusion, la santé mentale « doit se voir accorder plus d’importance. Et susciter un plus large engagement, à repenser les environnements influant sur la santé mentale. Tout en renforçant les systèmes qui en sont chargés » .