L’association des Jardins partagés ondrais a trouvé dans cette petite commune un lieu convivial pour jardiner ensemble et dans le respect de l’environnement. Une initiative citoyenne soutenue par Mutami.
C’est encore un immense champ nu. Demain, cette terre d’un hectare environ abritera des jardins partagés distribués en une vingtaine de lots indi-viduels. « Nous garderons un potager collectif pour des pommes de terre, des plantes aromatiques… auquel chaque famille aura accès » explique Elie Olazabal, président de l’association des Jardins partagés ondrais. A ses côtés, Alexandra Griffe, secrétaire de l’association, et Maryline Tardos, trésorière. « Un jardin sauvage occupera une autre partie du champ. Avec des ruches, des fleurs… Un apiculteur amateur nous a déjà proposé une ruche » poursuit Elie Olazabal. Sans oublier les maisons à insectes dont les jardiniers partageront les secrets avec les écoles de cette commune landaise de 5 200 habitants. Ces jardins partagés à Ondres entament donc la dernière ligne droite avant leur installation. L’association a été créée voilà un an, et 17 familles – jeunes, anciens, actifs, retraités, tous Ondrais – l’ont rejointe à ce jour. « L’an dernier, la mairie m’a contacté : elle avait le projet de jardins partagés dans le cadre de l’aménagement de cet écoquartier des Trois Fontaines », se rappelle Elie Olazabal, aujourd’hui à la retraite. Adhérent de Mutami il en a été l’un des administrateurs durant vingt-cinq ans. « Nous répondons ainsi à une demande des habitants d’Ondres », précise Frédérique Romero, adjointe au maire, déléguée à l’environnement et au développement durable, et référente de l’association au sein de la municipalité. Elie Olazabal est d’autant plus séduit par les intentions municipales qu’il s’était déjà investi dans un projet similaire dans son quartier. L’association créée, l’équipe profite du temps dont elle dispose pour accumuler un peu de trésorerie. A cet effet, elle participe au Forum des associations de sa commune et aux Casetas, soirée festive organisée en juillet par les associations où elle parvient à vendre plus de 80 repas maison. Sollicitée, la mutuelle Mutami veut lui donner un coup de pouce et lui octroie une aide de 500 euros. « Mutami soutient de telles actions porteuses de valeurs sociales et écologiques. Notre objectif est de faire de ce jardin partagé un lieu convivial où l’entraide et la mixité sont prioritaires, détaille Elie Olazabal. Et de distribuer les excédents de légumes que nous produirons. » L’écologie ne sera pas un vain mot, puisque les futurs jardiniers feront appel à la permaculture. Aucun produit chimique ne sera utilisé pour faire pousser légumes et fleurs sur cette terre. Et pour ne pas s’y tromper, les Jardins partagés ondrais seront accompagnés par le Centre permanent d’initiative à l’environne-ment Seignanx et Adour, qui intègre professionnels de l’environnement, ingénieurs écologues et techniciens de l’espace rural. « Nous nous lancerons aussi dans la production de nos propres semis. Pour les faire pousser, un boucher que je connais va nous donner des bacs en polyester. » D’ici le début de l’année 2019, la mairie d’Ondres, maître d’ouvrage, clôturera le site et y installera un local pour les outils. Elle a pris en charge l’alimentation en eau et électricité de l’espace, et c’est l’association qui paiera les factures. Avenue du 8-Mai-1945, sur la départementale 26, les familles pourront alors commencer à donner corps à des jardins conçus selon des valeurs qu’elles partagent.
Virginie Bhat