Les naissances chutent en France

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Les chiffres 2015 de la démographie sont publiés aujourd’hui et confirment une chute de la fécondité et des naissances. De 2,01 à 1,96 enfant par femme, c’est la plus importante baisse annuelle en vingt ans. 

 

La chute de la fécondité de 2,01 à 1,96 enfant par femme est la principale cause de cette baisse de 20 000 naissances. Les mécaniques statistiques (comme la baisse du nombre de femme en âge de procréer) ne sont cette année qu’un facteur secondaire et n’expliquent pas le changement de comportement des familles.

Pour l’Union nationale des associations familiales, le décrochage était prévisible : si, grâce à sa politique familiale, la natalité française résistait jusqu’alors, ses remises en cause répétées et massives ont fini par entamer la confiance des familles et par réduire la réalisation de leurs projets familiaux.

Réaliser son désir d’enfant : une question de confiance

En 2013, l’Unaf a mené l’enquête auprès des familles : après la stabilité affective, c’est la stabilité économique de la famille (logement, emploi, revenus) qui permet la réalisation du désir d’enfant. Or, malgré la crise et contrairement à d’autres pays confrontés aux mêmes difficultés, la natalité française n’avait pas baissé. La politique familiale était une référence solide et consensuelle sur laquelle les familles pensaient pouvoir compter.

En effet, même si le lien n’est pas mécanique, les études recensées sur le sujet concluent à l’effet positif des politiques d’aide aux familles sur la fécondité. Démonstration tangible : en 1994, alors que le taux de fécondité par femme était tombé à 1,68, c’est bien la construction d’une politique volontariste composée d’allocations familiales, de mesures en faveur de la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle, de mesures fiscales qui a, en quelques années, permis d’inverser durablement la courbe.

La politique familiale portait ses fruits et constituait un bouclier qui faisait de la France une exception en Europe. Alors que c’était une politique publique reconnue pour son efficacité, elle a, paradoxalement, fait l’objet de nombreuses coupes drastiques.

Au fil des années, le décalage n’a cessé de se creuser entre les déclarations positives sur la réussite et l’utilité de la politique familiale, et la réalité des décisions qui conduisent à en réduire la portée.

« Dès 2008, la branche famille a artificiellement été mise en déficit par des transferts de charges provenant de la branche vieillesse et des réformes de son financement et depuis 5 années, les efforts demandés aux familles pour résorber ce déficit organisé se succèdent à rythme répété et dans une ampleur inédite », explique l’Unaf. Près de 2,63 milliards d’euros perdus depuis 2013. Rien qu’entre 2013 et 2015, les aides pour la petite enfance de la Cnaf ont baissé de près de 600 millions d’euros. Sans compter les mesures dont l’impact va s’accroître, comme la réduction du congé parental d’éducation.

 

L’Union nationale des associations familiales est l’institution nationale chargée de promouvoir, défendre et représenter les intérêts de l’ensemble des 18 millions de familles vivant sur le territoire français, quelles que soient leurs croyances ou leur appartenance politique. www.unaf.fr