Les Français consomment moins (mais encore trop) de benzodiazépines

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Une étude de l’Agence du médicament démontre que les Français consomment un peu moins de benzodiazépines, ces médicaments qui luttent contre l’anxiété et les troubles du sommeil. Mais cette baisse est légère.

Les Français consomment beaucoup de médicaments et particulièrement des benzodiazépines, cette classe de produits qui agit sur le système nerveux central, prescrite contre l’anxiété, les troubles sévères du sommei ou l’épilepsie. Vingt benzodiazépines et molécules apparentées sont actuellement commercialisées en France. Les plus utilisées sont le Xanax®, le Stilnox® et le Lexomil® (et leurs génériques).

Baisse modérée de la consommation

C’est plutôt une bonne nouvelle, mais il faut la prendre avec précaution. La dernière étude de l’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (Ansm), contate une légère diminution de la consommation des benzodiazépines, depuis ces trois dernières années.

En effet, en 2015, 117 millions de boîtes de benzodiazépines ont été vendues en ville et à l’hôpital, contre 131 millions en 2012. Cette baisse est plus prononcée pour les hypnotiques (-12,8 %) que pour les anxiolytiques (-3,8 %). La consommation concomitante d’anxiolytiques et d’hypnotiques a également diminué, passant de 3,1 % en 2012 à 2,7 % en 2015.

« Cette diminution reste modeste et le nombre de Français consommant des benzodiazépines est encore trop élevé, en particulier dans la population âgée », peut-on lire dans l’enquête. Les femmes en consomment beaucoup, quel que soit l’âge mais surtout après 80 ans.

L’âge médian des nouveaux utilisateurs de benzodiazépines (anxiolytiques et hypnotiques) est de 49 ans.

Les traitements sont proposés par un médecin généraliste dans environ 82 % des cas.

Des risques avérés

Ces médicaments présentent des risques, déjà connus. « Environ 23 % des effets indésirables graves déclarés avec les benzodiazépines sont des affections du système nerveux (somnolence, comas, convulsions voire, plus rarement, amnésies). Les affections psychiatriques représentent 12 % des effets indésirables graves des benzodiazépines anxiolytiques et 17 % des hypnotiques avec majoritairement des états confusionnels », indique l’Ansm.

Mais les risques les plus importants se remarquent sur la personne âgée : augmentation des chutes, de la dépendance, des démences…

Quel que soit l’âge, l’usage des benzodiazépines expose à un risque accru d’accident de la route, [fn]Toutes les benzodiazépines sont désormais classées en « niveau trois » de danger depuis le 13 mars 2017, se traduisant par une incompatibilité majeure avec la conduite automobile.[/fn]d’abus et de dépendance physique et psychique avec un syndrome de sevrage à l’arrêt.

Les patients peuvent signaler tout effet indésirable à leur centre régional de pharmacovigilance.

Pour plus d’information :  Déclarer un effet indésirable