Les femmes obèses sont plus discriminées à l'embauche

L’obésité, chez les femmes, serait un facteur discriminant à l’embauche, d’après un rapport du défenseur des droits et de l’Organisation internationale du travail (Oit).

Il est plus difficile de trouver un emploi lorsque l’on est une femme et encore plus si on est obèse. C’est ce que pointe un rapport sur la « perception des discriminations dans l’emploi », rédigé conjointement par le défenseur des droits, Jacques Toubon, et l’Organisation internationale du travail (Oit).

L’apparence physique, le deuxième facteur de discrimination

L’étude a été menée auprès de 998 demandeurs d’emploi âgés de 18 à 65 ans, interrogés entre octobre et novembre 2014. Elle avait pour objectif « de chercher à mieux connaître les discriminations à l’embauche liées à l’apparence physique tant au niveau de leur caractérisation que des personnes qui rapportent y avoir été confrontées dans leur parcours d’accès à l’emploi ». Il s’avère que l’apparence physique est le deuxième facteur de discrimination après l’âge. 8 chômeurs sur 10 pensent que leur apparence physique a une influence sur le recruteur et qu’avoir une corpulence ou un style vestimentaire « hors normes » constitue un inconvénient pour être embauché.

Les femmes en ligne de mire

10 % des femmes et 6 % des hommes au chômage déclarent avoir été discriminés à l’embauche à cause de leur apparence physique. Les femmes obèses le déclarent 8 fois plus souvent que celles dont l’Imc (indice de masse corporelle) est dans la norme et les femmes en surpoids 4 fois plus. Les femmes ayant un style atypique signalent également 8 fois plus de discriminations liées à leur apparence que celles ayant un style classique ou décontracté. Mais les inégalités ne s’arrêtent pas là. Elles doivent toujours faire face aux inégalités (de salaire et de poste) entre hommes et femmes.

L’apparence physique est un critère de discrimination à part entière

Le critère de l’apparence physique est peu mobilisé dans la jurisprudence et pourtant il est puni par la loi, tout comme l’âge, le sexe, l’origine, le handicap… Peut-être parce qu’il est corrélé à d’autres critères et qu’il n’apparaît pas comme étant un critère en tant que tel. Néanmoins, souligne le rapport, il est de plus en plus signalé par les personnes en recherche d’emploi. Près de la moitié personnes se disant discriminées à raison de l’apparence physique (43 %) déclarent avoir été discriminées exclusivement sur ce critère. « Ces éléments donnent à penser qu’il y a bien un effet spécifique de l’apparence physique dans les recrutements et que sa place parmi les motifs prohibés de discrimination est légitime », conclut l’enquête.