Le sport permet de préserver son capital santé

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Le sport permet de préserver notre capital santé, il agirait même comme un véritable médicament. La loi du 1er mars, le prévoit comme tel.

Depuis le 1er mars, La loi « sport et santé » est rentrée en vigueur. Quelle portée a-t-elle ?

Interview de Jérémie Bertin médecin du sport à l’Institut régional de médecine du sport de Haute-Normandie [fn]L’Institut régional de médecine du sport de Haute-Normandie a été créé en 1979 pour promouvoir le sport-santé en faisant profiter des personnes atteintes de pathologies chroniques des bienfaits apportés par le sport. Il est agréé par la Caisse primaire d’assurance maladie (Cpam) comme centre de santé et reconnu comme centre de prévention.[/fn].

Que pensez-vous de la nouvelle loi sport et santé ?

Il est clair que bouger permet de préserver son capital santé. Dans ce sens, cette loi est positive car on reconnaît enfin le sport comme véritable médicament. Notre institut travaille depuis longtemps à promouvoir cette idée en mettant en place des programmes, pour accompagner les patients depuis le monde médical vers des créneaux dédiés en association sportives. Fin 2013, l’Institut mis en place au sein de l’hôpital de Lillebonne, en partenariat avec le Centre de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie, un programme de prescription d’activité physique dans le cadre de prise en charge d’addictions.

On s’est rendu compte que les patients qui voulaient arrêter de fumer y arrivaient mieux en combinant leur traitement avec une pratique sportive. Ensuite, le programme s’est étendu à la prise en charge des différents facteurs de risques cardiovasculaires (diabète, hypercholestérolémie, hypertension, obésité) dans laquelle l’activité physique a bien évidemment toute sa place. Sur le même principe, des patients diabétiques ou présentant un rhumatisme inflammatoire chronique peuvent bénéficier de séances d’activité physique adaptée à ces pathologies.

C’est donc indéniablement une avancée pour les malades et principalement ceux en affections de longue durée (Ald). Mais dans la loi, toute la question du financement n’est pas clairement posée. Le sport sur ordonnance (c’est-à-dire pour tous), ce n’est pas pour tout de suite. Certes, les médecins peuvent prescrire du sport mais les frais sont à la charge du patient. Pour moi, il faudrait surtout que nous changions de mentalité.

C’est-à-dire ?

Le mieux, serait de considérer le sport comme un réel outil de prévention (avant de tomber malade). C’est un vrai changement d’état d’esprit. Il faut considérer que bouger (marcher, jardiner, jouer avec ses enfants…) est bénéfique pour notre capital santé. Et ceci dès le plus jeune âge. Nous sommes devenus de plus en plus sédentaires et nous passons beaucoup de temps assis, surtout au travail. Très peu de choses sont faites pour que le salarié puissent bouger. Par exemple, il est très mal venu de faire des pauses fréquentes (vis-à-vis de son supérieur mais aussi de ses collègues) pour se détendre après deux heures passées devant son écran. Pourtant, c’est essentiel pour prévenir les douleurs dans les bras et la nuque pour ceux qui travaillent devant un écran et les lombalgies en particulier qui représentent un véritable coût pour la sécurité sociale.