Le droit à l'avortement doit être protégé

Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, annonce qu’elle veut lutter contre les sites Internet qui font de la désinformation sur l’interruption volontaire de grossesse (Ivg).

Le droit à l’avortement n’est pas une opinion, mais bien une liberté fondamentale pour toutes les femmes, reconnue depuis la loi Veil du 17 janvier 1975. Ce droit doit être garanti et protégé. C’est pourquoi Laurence Rossignol s’attaque aux sites Internet qui délivrent des informations trompeuses sur l’interruption volontaire de grossesse (Ivg). En ligne de mire : ivg.net, sosbebe.org ou oafterbaiz.com dont l’initiateur, Emile Duport, est le porte-parole du mouvement anti-Ivg Les Survivants. 

La ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes l’affirme : « Attirer les femmes sur des sites présentés comme des sites d’information, qui affichent un vocabulaire, une posture jeunes, modernes, pour donner des informations fausses, biaisées, dans le but de dissuader des femmes de recourir à l’Ivg, de les culpabiliser, ça n’est pas acceptable. » Les plus démunies et les moins bien informées constituent la cible de cette désinformation et sont souvent des mineures qui ne savent à qui s’adresser.

Le gouvernement va proposer un amendement

Le gouvernement va proposer un amendement au projet de loi Egalité et Citoyenneté pour modifier le Code de santé publique qui comporte, depuis 1993, un délit d’entrave à l’Ivg. Ce délit, passible de deux ans de prison et de 30 000 euros d’amende, a été élargi en 2014 à l’accès à l’information. Mais il ne concerne pour l’instant que les hôpitaux et donc pas ces sites Internet. La ministre veut faire voter un délit d’entrave numérique à ces sites qui, dit-elle, véhiculent : « des allégations ou une présentation faussée, pour induire en erreur dans un but dissuasif sur la nature et les conséquences d’une Ivg ».

Le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes approuve la décision de la ministre

De son côté, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (Hce) salue la proposition de la ministre. Il alertait en 2013 sur l’impact que peuvent avoir ces sites fallacieux sur le libre choix des femmes, notamment des plus jeunes. En effet, Internet constitue aujourd’hui une des premières sources d’information en matière de santé, notamment pour les jeunes femmes : parmi les 15-30 ans, plus de 57 % des femmes utilisent internet pour s’informer sur des questions relatives à la santé et 80 % des jeunes qui y ont eu recours jugent crédibles les informations recueillies.

« L’extension à Internet du délit d’entrave à l’Ivg constitue une brique essentielle à l’édifice bâti pour garantir le libre choix des femmes. Le délit d’entrave, institué en 1993 pour lutter contre les « commandos » réactionnaires qui agressaient ou tentaient de dissuader les femmes aux abords des centres Ivg, doit s’adapter aux nouveaux usages numériques et aux stratégies développées ces dernières années par les lobbys opposés à l’Ivg », déclare le Hce.

Ivg : information fiable : 0800 08 11 11 et le site ivg.gouv.fr. Ce dernier, est désormais le premier référencé dans les moteurs de recherche.

Pour toutes les questions concernant la contraception : le Mouvement français pour le Planning familial.