Ivg : vers un allongement du délai légal

IVG allongement du délai légal ©123RF
IVG allongement du délai légal ©123RF

Les députés ont voté, la semaine dernière, en première lecture, l’allongement à 14 semaines (au lieu de 12), du délai légal pour recourir à l’interruption volontaire de grossesse (Ivg). Mais, le sujet de l’avortement reste, très sensible en France et suscite toujours de nombreux débats passionnés. De leurs côtés, l’Académie de médecine, et l’ordre des médecins ont émis quelques réserves.

Les députés ont adopté en première lecture, l’allongement de 12 à 14 semaine du délai autorisé par la loi pour interrompre une grossesse. Répondant ainsi, à une forte demande des organisations féministes. Ces dernières mettaient en avant les rendez-vous trop longs, les centres et médecins en nombre insuffisant surtout dans certaines régions, les gynécologues faisant jouer leur clause de conscience pour refuser d’intervenir sans réorienter la patiente vers un autre praticien alors que la loi l’exige, etc. Aujourd’hui encore, entre 3 et 5 000 femmes se rendent à l’étranger, chaque année pour réaliser une Ivg qu’elles ne peuvent faire en France.

C’est pas gagné

Le sujet de l’Ivg étant toujours très sensible en France, Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, a appelé à attendre l’avis du Comité consultatif national d’éthique (Ccne), « pour faire un travail complet abouti ». L’instance devrait rendre son avis courant novembre.

De son côté l’Académie de médecine a émis un avis défavorable. Arguant du fait que l’acte pourrait être dangereux pour la santé des femmes. Pour l’Académie, le problème repose plus sur une « prise en charge plus rapide », lorsqu’elles souhaitent avoir recours à une interruption de grossesse. Elle recommande donc aux autorités sanitaires « de maintenir le délai légal » actuel tout en « rendant plus accessibles et dans des délais moindres », les centres de santé qui prennent en charge des Ivg.

Le texte adopté jeudi par les députés propose aussi de supprimer la clause de conscience spécifique à l’Ivg pour les médecins et de permettre aux sages-femmes de réaliser des Ivg chirurgicales jusqu’à la dixième semaine de grossesse. Une mesure que l’ordre des médecins, cette fois, « déconseille » ainsi que le « transfert de compétences », « quel qu’en soit le terme », « compte tenu de leur absence actuelle de qualification chirurgicale ».

On le voit, comme le dit La Ligue des droits de l’homme (Ldh) dans un communiqué, qu’il reste « un long chemin reste à parcourir avant que ce droit ne devienne effectif puisque le texte devra être adopté au Sénat avant de revenir devant l’Assemblée nationale. Sans une mobilisation de grande ampleur, il est à craindre que cette avancée ne voie jamais le jour ».